"Depuis le début il y a une grande erreur de la politique française sur la Syrie. La politique du gouvernement français a contribué à déstabiliser la Syrie.."
L'homme politique français Aymeric Chauprade, dans le contexte de la rencontre au format Normandie à Paris, estime que le choix de la Russie d'empêcher la chute du régime de Bachar al-Assad est intelligent et réaliste pour le Moyen-Orient.
"J'attends surtout que Vladimir Poutine puisse convaincre François Hollande du bien-fondé de la politique russe qui est une politique de stabilisation au Moyen-Orient, de réalisme et de pragmatisme, et de convaincre François Hollande que le régime de Bachar el-Assad doit être soutenu face à l'Etat islamique. On ne peut pas transiger, il n'y a pas de demi-mesures aujourd'hui, il faut choisir clairement les choses et il faut empêcher la chute du régime de Bachar al-Assad. C'est ce que fait la Russie et je crois que c'est un choix intelligent réaliste pour le Moyen-Orient", a-t-il déclaré, interrogé par Sputnik.
"Depuis le début il y a une grande erreur de la politique française sur la Syrie. La politique du gouvernement français a contribué à déstabiliser la Syrie, a soutenu les rebelles islamistes. Elle a fait le jeu finalement des deux tendances qui étaient la tendance d'Al-Qaïda représenté par le Front al-Nosra ou l'autre tendance qui est devenue l'Etat islamique. Les deux sont nuisibles, elles détruisent le Moyen-Orient, elles détruisent les populations arabes, musulmanes ou chrétiennes. Les chrétiens du Moyen-Orient sont mis en danger, toutes les minorités, les alaouites", poursuit-t-il.
"C'est une politique très dangereuse et au lieu de s'enfoncer dans cette politique François Hollande devrait prendre acte de ses erreurs et changer radicalement notre politique pour la faire converger avec celle de la Russie qui est bien plus utile au monde et à l'équilibre", fait remarquer l'homme politique.
"Il y a un lien au départ (entre les dossiers syrien et irakien), c'est que c'est la même politique américaine ou pro-américaine menée par les Etats-Unis et par les pays européens qui les suivent qui a contribué et la déstabilisation et à la guerre civile en Ukraine, en Syrie, en Libye, partout. C'est la même politique, les mêmes erreurs. Aujourd'hui effectivement il peut y avoir des liens parce qu'il y a des jeux d'équilibre, et le fait que Vladimir Poutine soit très utile au Moyen-Orient pour les pays occidentaux d'une certaine manière peut lui redonner davantage de poids en Ukraine. C'est possible. Je le souhaite".
L'homme politique souhaite que le gouvernement de Kiev puisse comprendre qu'il y a des populations russophones qui ont des liens avec la Russie, qui sont naturellement tournées vers la Russie. "Respecter cette identité, respecter ce regard qu'elles ont vers la Russie et revenir à une politique intelligente et non pas à une politique qui est violente, qui est alliée à des milices fascistes, à une politique intelligente", souligne-t-il.
"D'une façon générale l'action de la Russie est une action d'une grande puissance. La Russie qui joue un jeu important au niveau international et qui a toujours développé la coopération et le dialogue avec différentes aires régionales, géographiques, culturelles, conclut M. Chauprade.Le président François Hollande reçoit son homologue russe Vladimir Poutine à l'Élysée dans le cadre du sommet quadripartite entre la France, l'Allemagne, la Russie et l'Ukraine.
Aujourd'hui, le président François Hollande reçoit son homologue russe Vladimir Poutine à l'Élysée dans le cadre du sommet quadripartite entre la France, l'Allemagne, la Russie et l'Ukraine. La rencontre entre les présidents russe et français se déroule à huis clos.
La délégation russe comprend également le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le conseiller du président russe, Iouri Ouchakov et le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.