24-11-2024 05:00 AM Jerusalem Timing

Cisjordanie à feu et à sang: Colons et policiers israéliens à l’attaque

Cisjordanie à feu et à sang:   Colons et policiers israéliens à l’attaque

2 palestiniens tués, 200 autres blessés, des dizaines capturés, les mourabitounes d’al-Aqsa attaqués, des maisons des voitures et des terres visées, ...

Les agressions israéliennes contre les palestiniens dans les territoires occupés de 1967 ont connu une hausse importante ces dernières heures.

Policiers de l’occupation israélienne et colons sionistes s’alternent dans leurs attaques contre les Palestiniens, au moment où les autorités de l’occupation imposent davantage de restriction pour se rendre dans la ville sainte de Jérusalem occupée et surtout dans la mosquée d’al-Aqsa.

Ces attaques interviennent dans un contexte de heurts quotidiens dans la Vieille ville sainte occupée dont la judaïsation se fait à grand pas, et où les violations de la mosquée d’al-Aqsa et de l'esplanade des Mosquées se font de plus en plus fréquentes.

Les Palestiniens craignant plus que jamais la confiscation de leurs sites saints  pour construire à la place le troisième Temple de Salomon.


2 Palestiniens martyrs, 220 blessés


Depuis la nuit de samedi à dimanche, la police de l’occupation a tué deux jeunes palestiniens, blessé plus de 220 et capturé des dizaines d’autres.

Selon un chiffre établi par le Croissant Rouge Palestinien (CRP), 18 palestiniens ont été touchés par des balles réelles, 55 par des balles en caoutchouc, 19 par l’inhalation de gaz lacrymogène et 10 par des tortures physiques.  

Les deux palestiniens tués,  Mohannad Chafik Halabi, 19 ans et originaire du village AlBireh proche de Ramallah et Fadi Moustafa Aloune 19 ans, originaire du village Ayssawiyya  seraient selon la version israélienne des faits les auteurs d’attaques contre des colons israéliens dans la vieille ville de Jérusalem occupée.

 

Jusqu'à quand cette humiliation

Dans la première attaque, rapporte l’AFP, il est question de deux colons israéliens qui ont été tués par un Palestinien armé d'un couteau, et de deux autres personnes qui ont été blessées.
 

L’AFP rapporte que la police d’occupation israélienne en a abattu l'auteur, Mohannad Chafik Halabi que le mouvement de résistance palestinien Jihad islamique a présenté comme un de ses membres.

Sur son compte Facebook, Mohannad a semblé profondément touché par les violations perpétrées contre la mosquée al-Aqsa et les agressions contre les femmes gardiennes (mourabitates) de ce lieu saint.

«  Jusqu’à quand cette humiliation. Devons nous rester silencieux (…) La loi légitime l’autodéfense contre ceux qui ont recourent à la violence », a-t-il écrit, avant de raconter une histoire sur le viol d’une belle fille par un ennemi barbare, ave le consentement de ses frères, dans une métaphore avec la Palestine, Israël et les pays arabes.
 
Traqué par les colons, abattu par les policiers

Quelques heures plus tard, rapporte l’AFP, selon des sources policières israéliennes, un autre Palestinien Fadi Aloune a blessé sérieusement à coups de couteau un passant dans la partie ouest de la ville sainte occupée,  avant d'être abattu par des policiers.

Cette version là est réfutée par le père du jeune martyr,  selon lequel les autorités de l’occupation fabriquent de faux prétextes pour tuer les Palestiniens.

« Les images vidéos ont montré qu’un groupe de colons étaient en train de pourchasser mon fils, alors que lui se dirigeait vers une patrouille de la police», explique-t-il pour l’agence Sama News. Il a été abattu de 7 balles dans le corps dans le quartier al-Massarrat face à la porte al-Amoud à Jérusalem occupée.

Dans la matinée de ce dimanche, la maison familiale du martyr a fait l’objet d’un assaut lancé par la police de l’occupation.

A ce moment, la correspondante de la chaine de télévision arabophone al-Mayadeen a été blessée au visage alors qu’elle le couvrait.

 

Colons : 126 attaques en 4 jours

Le rôle des colons dans les attaques palestiniennes est plus que primordial.

Selon le décompte du centre Ahrar pour les droits de l’homme, les colons ont perpétré durant ces quatre derniers jours 126 attaques, surtout après l’opération de Beit Forik au cours de laquelle 2 colons ont péri jeudi dernier. Et de remarquer que toutes ces attaques se sont faites sous la couverture de la police israélienne qui s’attelle à empêcher aux palestiniens de se défendre.

Durant ces attaques, 25 palestiniens ont été directement agressés, dans les localités de Bethléhem et al-Khalil Hébron.

 Dans la région de Naplouse, plus 35 maisons ont fait l’objet de tentatives d’y mettre le feu, surtout dans les localités de Hawwara, Bourine, et Beit Forik et le feu a été allumé dans des dizaines d’hectares de terre.   

 De plus, les vitres d’une quarantaine de voitures ont été brisées sur la route menant de Naplouse à Ramallah.

Au milieu de la journée de samedi, un colon a ouvert le feu sur une petit palestinien de 6 ans qui se trouvait près de sa maison à l'est de la ville de Qalqilia, et l'a blessé au ventre.

Alors que le Yediot Aharonot a confirmé le fait, signalant que le colon se trouvait à bord d'une voiture lorsqu'il a tiré, une source de l'armée d'occupation a tenté de couvrir l'auteur, niant toute implication israélienne dans l'incident, et l'attribuant à des différends inter palestiniens, rapporte le site d'information Arabs48

L'opération de Naplouse: un officier des renseignements abattu

La police israélienne a semble-t-il tenté de biaiser les faits sur l'opération de jeudi qui a coûté la vie à un couple de colons près de Naplouse.

Sachant que les 4 enfants du couple qui se trouvaient dans la voiture lors de l'opération ont eu la vie saine sauve, la version de la police a prétendu qu'ils étaient endormis sur le banc arrière et les auteurs de l'opération ne les ont pas vus.

Cette version a été tournée en mascarade par de nombreux internautes, surtout que près d'une cinquantaine de balles avaient été tirées durant l'attaque. Il est surtout question que les auteurs de l'opération ont sciemment épargné la vie des enfants colons.

De plus, il s'est avéré que le mari, Itam Hankine, est un officier des renseignements israéliens, ainsi qu'un officier de réserve dans l'unité de l'Etat-major, dans laquelle avait servi son beau-père aussi.

 


Jérusalem interdite aux Musulmans

 
Cette escalade s’est accompagnée par des mesures coercitives supplémentaires contre les Palestiniens. Les autorités de l’occupation leur ont interdit de se rendre pendant deux jours à la ville sainte de Jérusalem occupée.
 

Cette mesure concerne l'immense majorité des Palestiniens de Jérusalem-Est annexée qui ne vivent pas dans la ville sainte.

Durant deux jours, seuls les Israéliens, les résidents de la ville, les touristes, les propriétaires de commerce et les élèves pourront y pénétrer, a précisé la police d’occupation israélienne.

La police d’occupation a également interdit l'accès des Musulmans à la mosquée d’al-Aqsa et l'esplanade des Mosquées aux hommes musulmans de moins de 50 ans. Ceux-là font l’objet d’attaques incessantes.

Attaques contre les mourabitounes d'al-Aqsa

Ce dimanche matin, assure l’agence palestinienne Safa, 6 d’entre eux ont été blessés via des balles en caoutchouc et des bombes sonores.

Le coordinateur médiatique du centre Kio Press a affirmé pour l’agence Safa que des forces spéciales ont attaqué des palestiniens (mourabitounes) qui se trouvaient à la porte Hata pour garder la mosquée sainte, dont des députés arabes de la Knesset  et des dirigeants du Mouvement islamique. Des femmes ont été victimes de coups et blessures.
Une manifestation avait eu lieu tôt la matinée pour réclamer la suspension du blocus imposé à la mosquée al-Aqsa et à la vielle ville sainte.

Version AFP
   
 En soirée, rapporte l’AFP, la police d’occupation israélienne avait bouclé toutes les entrées de la Vieille ville occupée, refoulant les Palestiniens aux nombreux barrages.
Une cinquantaine de manifestants de l'extrême droite nationaliste israélienne avaient aussi défilé en direction de la Vieille ville aux cris de "guerre" et "le peuple demande vengeance", a constaté un photographe de l'AFP. Ils s'en sont ensuite pris à plusieurs Palestiniens, les frappant ou s'attaquant à leurs voitures.
   
Toujours selon l’AFP, en Cisjordanie occupée, des colons venus de Bet-El, près de Ramallah, se sont attaqués à des Palestiniens des alentours. L'armée a encerclé le camp de réfugiés de Jalazoune, d'où des Palestiniens armés ont tiré à l'arme automatique, et des heurts ont fait au moins un blessé, un Palestinien hospitalisé après avoir été touché par une balle en caoutchouc, selon médecins et policiers palestiniens.


A l'occasion des fêtes juives du nouvel an, de Yom Kippour, et de Soukkot, qui se termine lundi, et de l'importante fête musulmane de l'Aïd al-Adha, la police a déployé ces dernières semaines un millier d'hommes supplémentaires pour faire face à l'afflux de fidèles juifs dans la Vieille ville.
 
   
Un acte héroïque, une troisième intifada  

Concernant l’opération de samedi contre les colons à Jérusalem occupée, le Jihad islamique l'a qualifiée de "réponse aux crimes terroristes" d'Israël contre les Palestiniens, tandis que le Hamas l’a "salué" comme un "acte héroïque de la résistance".

Samedi, Mahmoud Zahhar, avait appelé les Palestiniens à "prendre les armes" pour "défendre" la mosquée d’al-Aqsa, menacé par les colons juifs de destruction pour y édifier à la place le troisième temple de Salomon. 

Pour sa part, l’Autorité palestinienne a dénoncé « la politique d'escalade des autorités d'occupation israéliennes contre notre peuple à Jérusalem et en Cisjordanie occupée". Dans son communiqué, elle a aussi en appelé à la protection de la communauté internationale.
   
Côté israélien, le chef de l'opposition, le travailliste Isaac Herzog, a dit  que la situation est « au bord d'une troisième Intifada » et a estimé sur sa page Facebook que le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait "perdu le contrôle de la sécurité des Israéliens".
   
Washington a "fermement condamné" la première attaque. "Nous sommes préoccupés par la montée des tensions en Cisjordanie et à Jérusalem, notamment sur l'esplanade des Mosquées", a affirmé le porte-parole de la diplomatie américaine John Kirby.

   L'envoyé de l'ONU au Proche-Orient, Nickolay Mladenov, a lui aussi "fermement condamné" l'attaque, la jugeant "tout aussi dangereuse pour les Palestiniens que pour les Israéliens".