24-11-2024 05:49 AM Jerusalem Timing

Assad: la Russie et ses alliés doivent réussir ou "la région sera détruite"

Assad: la Russie et ses alliés doivent réussir ou

Selon le président syrien, seul le peuple syrien doit décider de l’avenir de la Syrie, et non les étrangers.

Le président syrien Bachar al-Assad a mis en garde dimanche contre la destruction totale de la région du Moyen-Orient en cas d'échec de la coalition de la Russie et de ses alliés contre "les groupes terroristes" dans son pays.

Dans un entretien à la télévision iranienne Khabar qui l'interrogeait entre autre sur les chances de succès de la coalition entre la Russie, la Syrie, l'Iran et l'Irak contre le "terrorisme", M. Assad a répondu: "elle doit réussir, sinon la région entière sera détruite et pas seulement un ou deux pays".
 
Selon lui, le terrorisme est un outil destiné à soumettre la région. « Raison pour laquelle nous n’avons d'autre choix que de le vaincre si on veut une région indépendante et prospère ».  
 
"Les chances de succès de cette coalition sont grandes et non minimes", a ajouté le chef de l'Etat syrien, dont les troupes sont en guerre contre les miliciens soutenus et financés par les Occidentaux et les monarchies arabes depuis quatre ans et demi.

Ceux qui soutiennent le terrorisme ne peuvent le combattre
 

Interrogé sur la guerre contre le terrorisme menée par la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis depuis septembre 2014, le numéro un syrien s’est montré sceptique.

«  Je ne vois aucun résultat chez la coalition pour la simple raison que les Etats qui soutiennent le terrorisme ne peuvent le combattre »…

Après plus d'un an, "je ne vois pas de résultats, je vois même des résultats contraires. Le terrorisme a connu une expansion géographique et le nombre de recrues au sein des groupes terroristes a augmenté", a souligné M. Assad.

Seuls les Syriens décident     

Quant aux déclarations des responsables occidentaux sur le règlement politique, elles ne peuvent d’après Assad être prises au sérieux ni être crédibles aussi, qu’elles soient positives ou négatives.

«  Aucun des responsables étrangers ne peut décider l’avenir de la Syrie », a-t-il objecté, en réponse aux déclarations de dirigeants occidentaux selon lesquels le président syrien ne peut faire partie du règlement en Syrie. « L’avenir du régime politique, quels sont ceux qui gouverneront, ce sont des choses que seul le peuple syrien peut en décider, toutes ces déclarations ne nous intéressent pas », a-t-il poursuivi.

Les plans des Occidentaux ont échoué

M.Assad estime que les dirigeants occidentaux sont dans un état de perdition, tout en étant déçus en même temps, en raison de l’échec de leurs plans qui n’ont pu être réalisés, « dont celui de soumettre la Syrie et de la transformer en un État collaborateur ».

« Le seul but qu’ils ont réalisé est la destruction de beaucoup d’infrastructures et l’effusion de beaucoup de sang », a-t-il regretté.

Selon lui, les mensonges des dirigeants occidentaux à leur opinion publique sur la Syrie commencent à se révéler. « L’Occident commence à en payer le prix soit a travers des attentats terroristes, soit à travers les flux de migrants qui se dirigeants vers leurs pays », a-t-il fait remarquer.

L’Arabie la pire de tous

L’Arabie saoudite et la Turquie ont de nouveau eu leur part des critiques du président syrien durant l'interview.

«  L’Arabie saoudite est le pire exemple, voire le plus rétrograde dans le monde. Dès lors elle n’a pas le droit de parler sur ce point. Erdogan non plus, il a créé des clivages au sein de sa société en Turquie même, qui était pendant longtemps bien stable, à travers ses discours scissionnistes sur la zizanie et sa distinction entre les différentes composantes de son peuple. Ce personnage n’est pas en position, ni lui ni Davutoglu, de donner des conseils à n’importe quel Etat ou peuple dans le monde ».

Selon lui, un président est élu ou déchu à travers les institutions ou les élections, et non pas a travers le terrorisme et le chaos ou une couverture étrangère, comme c’est le cas dans la plupart des Etats de notre région.


Pas de dialogue avec les terroristes


« L’Etat ne dialogue pas avec les terroristes sauf lorsque le but du dialogue est qu’il jette les armes, et se mettent au service de la Loi », a-t-il stipulé.

 Il a minimisé le poids de l'opposition en exil soutenue par des pays occidentaux et arabes, refusant de dialoguer exclusivement avec elle en vue d'une solution à la crise.

"Quelle est votre influence dans la rue? Rien (...) dialoguer avec des personnes qui sont des agents pour d'autres pays ne mènera à aucun résultat", a martelé M. Assad.

Je ne suis pas au Yémen, en Irak, en Libye…   

Concernant les demandes des puissances occidentales et des monarchies arabes pour qu’il quitte le pouvoir, il a précisé : « Je dis de nouveau, si mon départ était la solution, je n'hésiterais pas à le faire ».

« Si c’est ma présence qui est le prétexte pour le terrorisme en Syrie, quel est donc le prétexte du terrorisme au Yémen, je suis pas au Yémen à ce que je sache. Qui est donc le prétexte du terrorisme en Lybie, et en Irak », a-t-il questionné.

Assad a rappelé que Daesh n’est pas né en Syrie mais en Irak en 2006, « lorsque les Américains géraient la plupart des choses, si ce n’est toutes les questions sécuritaires ». Et d’en déduire : «  Daesh est né sous leur coupe ».

Continuer la lutte, ou renoncer à la patrie

Et de conclure : «  la guerre se poursuivra tant que le terrorisme est soutenu, parce que nous ne combattons pas des groupes terroriste en Syrie mais des groupes terroristes qui viennent des quatre coins du monde, avec le soutien des Etats les plus riches et les plus puissants du monde, tandis que nous sommes un petit Etat. Mais lorsque tu défends ta partie, tu n’a pas le choix et tu ne peux pas te poser des questions sur quand et comment … sauf si tu as décidé de renoncer à ta partie ».

 

Sources: AFP, Al-Alam