Une grande partie des combattants syriens coordonnaient leurs actions avec Al-Qaïda dès la mi-2012.
A l'issue d'une longue guerre des Etats-Unis en Irak, les néoconservateurs américains diffusent de dangereux mensonges sur l'histoire de ce conflit, écrit Matt Purple dans le National Interest.
Il s'agit d'un conflit interconfessionnel qui a embrasé l'Irak après le renversement de Saddam Hussein. Les "faucons" et les "néocons" prétendent que la violence sévissait en Irak dès le début, en raison des insurrections des sunnites et chiites, mais que George W. Bush, héroïque, s'est ingéré pour y introduire ses troupes. Selon les néocons, l'ingérence des Etats-Unis a apporté la paix dans la région, mais le retrait des troupes opéré par le "lâche Obama" a débouché sur la création de l'Etat islamique.
Une telle vision des choses relève plutôt du conte de fées, estime l'observateur. Mais elle est partagée par de nombreux intellectuels américains.
Aujourd'hui, ce sujet "mythique" est utilisé pour expliquer la situation en Syrie. Or, c'est le soutien aux insurgés syriens par Washington, préconisé par les "faucons", qui a créé la situation actuelle. A savoir, les combattants formés par des instructeurs américains ont donné leurs armes à Al-Qaïda, et l'Etat islamique possède désormais des missiles antichars américains.
Charles Lister, expert de la Syrie, soulignait dans un de ses textes qu'une grande partie des combattants syriens coordonnaient leurs actions avec Al-Qaïda dès la mi-2012, souligne Matt Purple.
La participation des Etats-Unis aux combats au Proche-Orient ne peut qu'aggraver les conflits. Et les versions "invraisemblables" des néoconservateurs concernant la situation en Irak et en Syrie donnent une fausse vision de la puissance américaine et empêchent de tirer les leçons des quinze ans de guerre au Proche-Orient, conclut l'observateur.