Ii est derrière la faillite d’une banque espagnole qui a ruiné des centaines de milliers de petits actionnaires et obligé l’Espagne à demander un plan de sauvetage.
L'ancien patron du Fonds monétaire international (FMI), Rodrigo Rato, poursuivi en Espagne notamment pour fraude fiscale, blanchiment de capitaux et corruption, s'est vu confisquer son passeport et ne pourra pas voyager en dehors de l'UE, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
L'ancien ministre de l'Economie espagnole (1996-2004) a été placé sous contrôle judiciaire et devra se présenter une fois par mois au tribunal. Mais le parquet anticorruption n'a pas demandé son placement en détention, à l'issue d'un interrogatoire de trois heures à Madrid.
M. Rato, ancienne vedette du Parti populaire (droite) du chef du gouvernement Mariano Rajoy, est devenu l'un des principaux symboles de la corruption de l'establishment espagnol.
Les nouveaux partis - Podemos, de la gauche anticapitaliste et Ciudadanos, libéral - n'ont pas cessé de dénoncer la multiplication des affaires de corruption. Et l'affaire Rato embarrasse d'autant plus le gouvernement, à l'approche des élections législatives du 20 décembre.
M. Rato avait été arrêté devant les caméras, en avril, pendant la perquisition de son bureau et de son domicile. Puis il avait refait les gros titres en août quand le ministre de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz, avait dû se justifier, devant une commission parlementaire, pour l'avoir reçu en entretien particulier dans son bureau.
Autre rebondissement, le 16 août: la police avait arrêté à l'aéroport l'administrateur d'une des entreprises de M. Rato - une présumée société écran utilisée pour toucher des commissions illégales - alors que l'homme s'apprêtait à prendre l'avion pour le Mexique.
Le mois dernier, la justice a par ailleurs ordonné "la saisie conservatoire" d'avoirs de M. Rato pour un montant de 18 millions d'euros - dont sa retraite en tant qu'ex-président du FMI - parce qu'il n'avait "pas versé le montant de la caution fixée" par la justice.
L'ancien patron du FMI (2004-2007) est poursuivi pour deux autres affaires qui ont fait grand bruit.
Dans l'enquête sur l'introduction en bourse frauduleuse de Bankia, il est inculpé d'escroquerie, faux en écriture et usage de faux. La faillite retentissante de cette banque espagnole en 2012 avait ruiné des centaines de milliers de petits actionnaires et obligé l'Espagne à demander un plan de sauvetage européen de 41 milliards d'euros pour son secteur bancaire.
M. Rato est également inculpé dans le cadre de l'utilisation présumée frauduleuse de cartes bancaires de Caja Madrid. Ces cartes "au noir" étaient utilisées par des dirigeants de Caja Madrid pour leurs dépenses personnelles, safaris en Afrique ou achats de produits de luxe, selon la presse.