Au moins 23 morts dans un bombardement saoudo-US visant une fête de mariage. L’intransigeance saoudienne avorte une nouvelle tentative de mettre fin à la guerre.
Le ministère yéménite de la Défense a annoncé mercredi soir qu'un destroyer de la coalition saoudo-US avait été visé dans le détroit de Bab AlMandab, au Sud-ouest de Taez (centre).
L'Agence officielle yéménite a rapporté que suite à cette attaque, le destroyer émirati avait fait naufrage à Bab AlMandab et que d'autres navires de la coalition saoudienne avaient quitté la région.
L'appareil traversait le détroit stratégique de Bab el Mandeb , lieu d'âpres affrontements entre les forces d'agression saoudiennes et les forces yéménites.
Les forces yéménites ont repoussé ces derniers jours les assauts des miliciens pro-saoudiens contre ce détroit stratégique.
23 morts dans un bombardement visant une fête de mariage
Par ailleurs, l'Arabie saoudite a poursuivi ses frappes aériennes contre lez zones d'habitation et le massacre de la population civile. Une nouvelle cérémonie de noces a été prise pour cible par les chasseurs saoudiens, suite à quoi des dizaines de personnes ont été tuées et blessées.
Au moins 23 personnes qui assistaient à un mariage dans une maison ont été tuées et des dizaines d'autres blessées dans un bombardement à Sanban, ville située à une centaine de kilomètres au sud de Sanaa, a-t-on appris jeudi de source médicale yéménite.
"L'hôpital de Dhamar a reçu 13 corps et 38 blessés après le bombardement d'une maison où plusieurs dizaines de personnes célébraient un mariage", a précisé la source médicale.
"Les avions de la coalition ont lancé l'attaque. La maison a été complètement détruite", a témoigné un résident, Taha al-Zuba.
La semaine dernière, la coalition avait également bombardé une salle de mariage à Mokha, située dans le sud-ouest du pays, sur la mer Rouge, et qui avait fait au moins 131 morts.
L'ONU avait indiqué alors que cet acte était sans doute le plus meurtrier depuis le début du l’agression saoudo-américaine contre le Yémen, lancée le 26 mars.
Selon l'ONU, 5.000 personnes ont été tuées et 25.000 blessées depuis mars.
L'intransigeance saoudienne avorte une nouvelle tentative de mettre fin à la guerre
Sur le plan politique, l’intransigeance saoudienne a avorté une nouvelle tentative de restaurer la paix au Yémen.
Mercredi, le parti de l'ex-président yéménite Ali Abdallah Saleh a affirmé avoir accepté un plan de l'ONU destiné à mettre fin au conflit au Yémen.
Une première tentative pour réunir les parties yéménites autour d'une table de négociations à Genève avait échoué en juin. En septembre l'ONU avait affirmé avoir reçu des assurances sur une reprise prochaine des négociations, en vain.
Le secrétaire général du Parti populaire général (CPG), Aref al-Zouka, a adressé une lettre dans ce sens au chef de l'ONU, Ban Ki-moon, a indiqué un porte-parole de la formation politique dans une déclaration publiée sur son site internet officiel.
La lettre engage le CPG à "mettre en application les sept points élaborés par l'émissaire de l'ONU", le Mauritanien Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a ajouté le porte-parole.
Il cite en premier lieu "l'application des résolutions du Conseil de sécurité, y compris la résolution 2216 selon un mécanisme de mise en oeuvre qui doit faire l'objet d'un accord de toutes les parties".
Le mouvement Ansarallah a également déclaré que la poursuite des agressions aveugles de l'ennemi révélait sa nature barbare.
" Les attaques barbares contre le Yémen et la poursuite du blocus mettent en évidence la nature barbare de l'ennemi et constituent la violation de la charte de l'ONU, des droits humains et des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU", a estimé le mouvement Ansarallah dans un communiqué.
Le communiqué appelle le secrétaire général de l'ONU et le Conseil de sécurité à soutenir le plan à sept points de Mascate, qui stipule le respect des résolutions du Conseil de sécurité.
L'émissaire de l'ONU est engagé dans des tractations discrètes dans le sultanat d'Oman avec Ansarullah et des représentants du CPG en vue d'une solution politique.
Une première tentative pour réunir les parties yéménites autour d'une table de négociations à Genève avait échoué en juin, en raison des obstacles saoudiens. En septembre l'ONU avait affirmé avoir reçu des assurances sur une reprise prochaine des négociations, en vain.
Le gouvernement démissionnaire soutenu par une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite exige une application sans conditions de la résolution 2216, à savoir le retrait des forces yéménites de toutes les provinces du pays, et ce, avant la reprise de toutes négociations de paix.
Le CPG demande que l'application de cette résolution soit accompagnée de l'arrêt des agressions militaires et de la levée du blocus imposé au Yémen par la coalition.