"Si la réforme (...) ne se fait pas, les conséquences pour les Etats-Unis et la communauté internationale seront très importantes".
Le blocage de la réforme de la gouvernance du FMI par le veto de fait des Etats-Unis met en jeu la "crédibilité" de l'institution et sa "représentativité" vis-à-vis des pays émergents, a déclaré vendredi sa directrice générale Christine Lagarde.
L'entrée en vigueur de cette réforme, qui prévoit un doublement des ressources permanentes du Fonds (quote-parts) et une redistribution de son actionnariat, est suspendue depuis trois ans à la ratification du Congrès américain.
"C'est une question de crédibilité et de représentativité de l'institution particulièrement vis-à-vis des pays sous-représentés", a déclaré Mme Lagarde à Lima, où se tient l'assemblée générale FMI-Banque mondiale.
A l'heure actuelle, la Chine, deuxième puissance économique mondiale, dispose ainsi de moins de 4% des droits de vote au sein de l'instance de direction du FMI, à peine plus que l'Italie dont l'économie est pourtant cinq fois plus petite.
"J'espère que cela pris très au sérieux et que les autorités américaines se rendront compte de la nécessité de renforcer une institution qu'elles ont contribué à créer", a ajouté Mme Lagarde.
"Si la réforme (...) ne se fait pas, les conséquences pour les Etats-Unis et la communauté internationale seront très importantes", avait déclaré jeudi le secrétaire américain au Trésor Jacob Lew.
Mme Lagarde, qui s'est dite "ouverte" à l'idée de briguer un nouveau mandat à la tête du FMI, a toutefois estimé que l'impasse actuelle sur la gouvernance n'affectait pas "sa capacité à diriger l'institution".