25-11-2024 11:39 PM Jerusalem Timing

Malbrunot: les USA en guerre psychologique contre la Russie

Malbrunot: les USA en guerre psychologique contre la Russie

Le journaliste français Georges Malbrunot analyse la réaction des Etats-Unis et de l’UE au lancement par Moscou d’une opération aérienne contre le groupe terroriste Daesh (EI) en Syrie.

Les Etats-Unis recourent à la guerre psychologique contre la Russie dans le conflit en Syrie en affirmant notamment que des missiles russes seraient tombés en Iran au lieu d'atteindre la Syrie, a déclaré dans une interview à Sputnik Georges Malbrunot, spécialiste du Proche-Orient au Figaro.

"Il est probable effectivement que chaque partie, comme dans la plupart des guerres (…) soit engagée dans une opération de guerre psychologique, d'intoxication pour convaincre la population dans les pays respectifs et aussi sur le terrain, que l'autre ment. C'est dans ce cadre-là qu'il faut analyser cette réaction américaine qui (…) a été démentie par la partie iranienne et par les Russes", a indiqué M.Malbrunot.

La chaîne de télévision américaine CNN a rapporté jeudi, citant des sources anonymes, que plusieurs missiles tirés par la Flottille russe de la mer Caspienne n'avaient pas atteint les sites du groupe terroriste Daesh (EI) en Syrie et s'étaient abattus sur le territoire iranien.

Commentant cette information, le porte-parole du ministère russe de la Défense Igor Konachenkov a déclaré jeudi soir que tous les missiles lancés par les navires russes depuis la mer Caspienne avaient atteint leurs objectifs en Syrie.

Selon le journaliste français, les frappes que les troupes aérospatiales russes portent contre les sites de l'EI en Syrie depuis le 30 septembre ont provoqué "une espèce de mini-panique aussi bien au sein de l'Union européenne que de l'Otan, parce que l'offensive russe a pris tout le monde de court".

L'Occident s'interroge sur les intentions russes et il y a "ceux qui disent qu'il faut continuer de discuter avec Moscou et d'autres qui sont pour une position plus dure vis-à-vis de la Russie", a noté M.Malbrunot.

Il a appelé toutefois à attendre les résultats de l'opération russe qui ne dure que depuis une semaine "alors que la coalition internationale depuis un an et demi pratique des frappes et n'a pas enregistré de grands succès".

"Il paraît (…) qu'il y a vraiment une stratégie mise en place par Moscou en partenariat avec Damas et Téhéran pour mettre un coup d'arrêt à l'avancée des rebelles, qu'il s'agit de ceux de l'EI (Daesh) ou des rebelles d'Al-Nosra, branche locale d'Al-Qaïda, et des autres rebelles", a conclu le journaliste.

La Russie effectue des frappes aériennes ciblées contre l'EI en Syrie à la demande du président du pays, Bachar el-Assad. D'après le porte-parole du président russe Dmitri Peskov, l'opération russe sert d'appui à l'offensive des troupes syriennes au sol. Selon le chef de l'administration présidentielle russe Sergueï Ivanov, Moscou n'envisage pas de lancer une opération terrestre en Syrie.

Les troupes aérospatiales russes ont déjà porté près de 200 frappes, détruisant des postes de commandement, des camps d'entraînement, des dépôts de munitions et de combustibles appartenant à Daesh, en tuant près de 300 terroristes. En plus, quatre navires de la Flottille russe de la mer Caspienne ont tiré 26 missiles de croisière Kalibr détruisant 11 sites de l'Etat islamique à une distance de 1.500 km.

D'après l'ambassadeur de Syrie en Russie Riad Haddad, l'aviation russe a déjà détruit près de 40% des infrastructures de Daesh.