Caucasiens, Saoudiens et Turcs aussi -entre autre- aux côtés du front al-Nosra et Cie… Des dizaines de tués dans les rangs des chefs des milices takfiristes, dont un officier saoudien.
Les Russes dans l’air, les iraniens sur le sol, sans oublier les combattants du Hezbollah. Décidément, les alliés de la Syrie ne chôment pas.
Ses ennemis non plus : les Caucasiens seraient les plus mobilisés ces derniers temps, sans oublier les Saoudiens qui essuient des pertes et les Turcs qui se mettent depuis mardi à occuper des pans de la Syrie.
Par rapport à la coalition internationale, la Russie a toutefois un retard d’un an. Elle l’a pallié par l’intensité de ses frappes et son sérieux.
Concernant les Iraniens, dont on parle beaucoup moins, leur présence sur le terrain, via des conseillers entre autre, a elle aussi été renforcée. Elle a éclaté au grand jour par le martyre à Alep du général des Gardiens de la révolution Hussein Hamadani, la semaine passée. Il est question selon l’agence iranienne Fars News de deux autres officiers iraniens tombés en martyre en Syrie mardi.
Les forces iraniennes
Selon le quotidien libanais al-Akhbar, la République islamique d’Iran a dépêché dernièrement une première escadrille de ses Pasdarans, qui devraient rejoindre les forces de l’armée régulière et les unités du Hezbollah.
Il est question d’une attaque de grande envergure pour prendre le contrôle de la totalité de la province de Hama, dont Sahl al-Ghab ainsi que de quelques régions de la province d’Idleb, et de la province nord-est de Lattaquié en plus de quelques axes de Homs.
(La photo ci-contre est celle de combattants du Hezbollah à Sahl al-Ghab)
Les forces iraniennes comptent des unités expertes en armements des blindés, en infanterie, et en commandos. Sans oublier des unités spéciales de reconnaissance et d’escorte, indispensable pout tout acte terrestre. Des unités de soutien supplémentaires devront être présentes pour donner un coup de main à celles des renseignements, lesquelles seront chargées d’alimenter les unités de combats par les informations nécessaires.
Certaines de ces données seront fournies aux Russes, pour ajuster leurs frappes aériennes.
Le commandement de l’attaque terrestre devra être planifié par le commandement de l’armée syrienne, ainsi que la coordination des frappes.
De nouvelles tactiques seront utilisées dans la coordination entre les frappes aériennes, avec les attaques par blindés et infanterie pour faciliter l’opération de l’infiltration.
Les mêmes milices, de nouveaux noms
Du côté des milices, c’est la confusion générale. Des centaines de miliciens étrangers et surtout caucasiens ont été mobilisés dans ces régions. Des centaines de barrages supplémentaires ont aussi été érigés pour empêcher les évasions.
Or depuis qu’il a été question ces derniers jours du largage d’une cinquantaine de tonnes d’armements et de munitions par les Américains dans le nord-est de la Syrie, de nouveaux noms de milices ont vu le jour. Sachant que toutes les milices qui combattent dans cette région sont les alliés de la branche d’Al-Qaïda en Syrie, et ce avec le feu vert turc, saoudien et qatari.
2015-10-14La télévision pro saoudienne al-Arabiyya, ainsi que le journal qatari al-Arabi al-Jadid ont évoqué la présence d’une milice dont personne n’a entendu parler, "les forces de la démocratie en Syrie" qui aurait pris ces cargaisons.
L’AFP a pour sa part rapporté le témoignage d’un milicien qu’elle a présenté être le porte-parole d’une certaine milice baptisée "Division 13" et qui s’est targué que sa milice est servie généreusement par les Américains. « "Ils nous donnent tout ce que nous voulons, a-t-il poursuivi, n'hésitant pas à qualifier de "fantastique" la situation du groupe en terme de munitions et d'armes.
L’OSDH a aussi pris le relai, rendant compte de « groupes rebelles non islamistes présents dans le centre de la Syrie ».
Selon l'OSDH, la base de la Division 13 dans la province d'Idleb a été visée par les raids russes la semaine dernière.
Les TOW, une ancienne nouvelle
L’agence française a aussi fait état de la présence missiles antichars américains TOW entre les mains des « groupes rebelles » (ce qui n’est pas une nouvelle information en soi). Toujour selon l'AFP, ils seraient en train de jouer un rôle dans les combats contre les forces gouvernementales, en citant comme source le porte-parole d’une soi-disant milice non islamiste baptisée Division 101.
Selon le quotidien us le Washington Post, la livraison des TOW fait partie d’un programme mis au point par la CIA depuis deux ans. Depuis le lancement des frappes russes, les Américains et leurs alliés, dont les Saoudiens en ont fourni d’importantes quantités supplémentaires aux miliciens.
"Razzia de Hama" difficile
Pour sa part Le front al-Nosra a lancé sa « razzia pour libérer Hama », la capitale éponyme de la province de Hama. Dans un communiqué, il a sommé appelé « les moujahidines » sur les routes de Hama et ceux qui y sont assiégés d’allumer tous les fronts
Le communiqué met aussi en garde le frère ennemi du Nosra, la milice wahhabite Daesh contre toute ingérence pour faire avorter sa bataille.
Selon al-Akhbar, des militants de l’opposition syrienne qualifient d’ores et déjà la bataille de Hama de « très difficile et de très longue », en raison de la présence de plusieurs dizaines de pièces militaires tout au long des routes qui mènent à Hama, ce qui nécessite d’après eux une grande quantité d’armements et de combattants.
Avancée prudente à Hama, offensive à l'est de Damas
Les frappes russes ont été escortées par une campagne terrestre d’envergure dans la vallée Sahl al-Ghab, située à cheval entre la province de Hama et celle de Lattaquié, et qui avait été conquise l’été dernier par la coalition des milices Jaïch al-Fath, dont le front al-Nosra d’Al-Qaïda, est la colonne vertébrale.
Dès les premiers jours, elle a permis de restituer quelques 70 km2. Depuis, les avancées de l’armée syrienne se font bien plus prudentes à Sahl al-Ghab, rapporte al-Akhbar.
Les combats se font autour de la localité de Kafarnaboudé, et de la localité al-Tamaniaat au sud d’Idleb, autour de la localité al-Tiheh à l’est.
Pour ce mercredi, l'armée et le Hezbollah ont repris de nouveau le village Foro, après l'avoir évacué lundi, sous les coups d'un pilonnage intensif aux obus de mortier.
Or la grande surprise est que les forces gouvernementales ont lancé en même temps une offensive à l'est de la capitale, dans la Ghouta orientale. Et il est question d'une avancée à Harasta et Jobar. Selon l'agence russe Sputnik, citant une source militaire syrienne, les troupes syriennes ont repris le contrôle de plusieurs bâtiments, dont l'usine des eaux Rima. La Ghouta orientale est sous le diktat de la milice wahhabite pro saoudienne Jaïch al-Islam, dirigée par Zahrane Allouche.
Et pour la première fois depuis plusieurs mois, les miliciens du Nosra et Cie se sont retirées des parages des deux localités loyalistes Fouaa et Kefraya de la province d'Idleb, comme l'a assuré une source militaire syrienne pour l'AFP. Et ce, pour rejoindre d'après lui les miliciens en difficulté à Sahl al-Ghab.
Durant ces dernières heures, les milices de la province de Hama ont essuyé des pertes importantes dans les rangs leurs chefs.
Parmi lesquels, selon les comités de coordination des rebelles, Abou Laïs al-Homsi, qui est l’un des plus importants chefs militaires du Nosra, et Hamdo Slim, le commandant militaire de la Brigade Ansareddine, de la milice Ahrar al-Cham.
Auparavant, ils avaient annoncé la mort de l’un des chefs les plus connus de Jaïch al-Fateh, Abdel Hakim, d’un dirigeant militaire d’une milice présentée sous l’appellation « Bataillon central » un certain Mohammad Redwane al-Hsein, et du vice-commandant d’un autre groupuscule, le « Bataillon 60 d’infanterie ».
Ce mercredi, ce sont au moins 7 miliciens d’Ahrar al-Cham, la milice alliée du Nosra qui ont péri dans l’explosion de trois engins piégés par l’armée syrienne, au passage de leur convoi, au nord-ouest de Homs, selon al-Manar. Parmi les tués figurent le vice-commandant de cette milice à Homs, Ammar Khodor, et son chef militaire Abdallah Barakate.
L’embuscade est le fruit d’une coordination entre les services de renseignements syriens et russes, ont assuré des sources non identifiées pour notre chaine de télévision al-Manar.
Un officier saoudien tué.
Et puis, il est également question dans les sites « jihadistes » de la mort "d’un ancien officier saoudien" durant la dernière bataille de Fouaa. Cette localité ainsi que Kefraya, lesquelles se trouvent dans la province d'Idleb, sont les deux seules localités chiites de ce gouvernorat presque entièrement occupé depuis le printemps 2015 par la coalition de Jaïch al-Fateh, dont la colonne vertébrale est la branche d'al-Qaida en Syrie, le front al-Nosra.
L’ancien lieutenant saoudien Sakher al-Salmi faisait partie de ceux qui ont rejoint la Syrie dès les premiers jours de la crise syrienne. Il a vécu le siège du vieux quartier de Homs, avant de l’évacuer dans le cadre de l’accord conclu avec l’armée syrienne pour se rendre à Idleb.
C’est lui qui avait aidé le religieux wahhabite saoudien Abdallah al-Mahaycini, (photo à droite) actuellement Juge général de la milice Jaïch al-Fateh à entrer en Syrie.
C’est la première fois que la mort d’un officier saoudien en Syrie est annoncée. De quoi permettre une connexion avec l’annonce du martyre du général iranien.
A noter que les médias arabes pro saoudiens ont toujours nié la présence de militaires saoudiens en Syrie.
Quant aux Turcs, ils ont aussi fait leur coup de théâtre au nord d’Idleb, où une unité formée de plusieurs chars et blindés est entrée mardi quelque 100 mètres dans la localité syrienne de Atamah, avec pour prétexte d’édifier un mur frontalier, pour soi-disant empêcher les trafics.