Les journalistes voient que les intérêts des USA et de la Russie coïncident en Syrie. Le comportement des officiels us ne le montre pas.
Moscou a entamé une opération militaire en Syrie, pendant que les hommes politiques américains rêvaient de destituer le président syrien Bachar el-Assad et de renforcer l’opposition modérée, tout en considérant la Russie comme un "hôte indésirable" dans la région.
Des démarches coordonnées de Moscou et de Washington constitueraient la meilleure voie pour sortir de la crise actuelle, écrit le quotidien américain New York Times.
Même si les Occidentaux n'approuvent pas les démarches du président russe Vladimir Poutine en Crimée et en Ukraine, "l'implication de la Russie dans la crise syrienne pourrait constituer le premier rayon d'espoir en vue de mettre fin au cauchemar qui y règne", relève le prestigieux journal.
Les journalistes donnent également raison à "M. Poutine, qui affirme que ce sont un gouvernement stable et la sécurité interne qui permettront aux réfugiés syriens de revenir chez eux".
En outre, le quotidien cite Gordon Adams, professeur de l'Université d'Etat de Washington, et Steven Walt, professeur de l'Université de Harvard, qui soulignent que la Russie a à sa disposition des leviers d'influence en Syrie que les Etats-Unis ne possèdent pas, notamment une présence militaire à l'intérieur du pays, des relations politiques avec le régime au pouvoir ainsi qu'avec les gouvernements d'Iran et d'Irak, y compris un accord sur l'échange de renseignements mutuels.
"Bien que Washington ait à sa disposition des centaines d'avions, des milliers de soldats et des liens étroits avec les Kurdes, ses relations politiques avec l'Iran sont assez faibles et celles avec l'Irak sont instables. En outre, les renseignements américains sur la Syrie sont fragmentaires", fait remarquer le quotidien.
"Ainsi, une coalition régionale plus large constituerait un levier puissant dans la lutte contre l'Etat islamique (EI). Les hauts fonctionnaires américains doivent admettre ce fait et faire bon usage de tous les moyens disponibles afin d'atteindre des objectifs humanitaires et anti-extrémistes", écrit le journal.
"Il est probable que les efforts conjoints de la Russie et des Etats-Unis ne porteront pas de fruits. Toujours est-il que les intérêts des deux pays coïncident en Syrie, ce qui donne l'espoir de gérer le conflit syrien", insistent les journalistes.
D'après le quotidien, "les fonctionnaires américains doivent cesser de taper du poing sur la table à cause de l'implication russe dans le conflit syrien, comprendre que la guerre froide appartient au passé et qu'il est grand temps de se mettre à la gestion des affaires d'Etat".