Depuis le lancement des frappes russes, l’armée syrienne bataille sur plusieurs fronts.
L'Iran pourrait envisager d'envoyer des combattants en Syrie si le pouvoir syrien lui en fait la demande, a indiqué jeudi un haut responsable iranien en visite à Damas. Au moment où l’armée syrienne a lancé une offensive vers les régions pas encore nettoyées de la province de Homs, tout en poursuivant ses batailles sur les autres fronts.
"Si la Syrie fait une demande (pour l'envoi de combattants iraniens), nous l'étudierons et prendrons une décision", a dit Alaeddine Boroujerdi, le chef de la commission parlementaire de la sécurité nationale et de la politique étrangère, lors d'une conférence de presse.
"L'Iran est sérieux dans sa lutte contre le terrorisme. Nous avons fourni des aides en armes et envoyé des conseillers en Syrie et en Irak", a ajouté M. Boroujerdi qui a rencontré M. Assad et le chef des services de sécurité syriens Ali Mamlouk.
Apportant son soutien à la campagne aérienne, lancée le 30 septembre par la Russie, allié indéfectible de la Syrie, le responsable iranien a affirmé que "les opérations militaires" en cours "surviennent en appui à une solution politique et à la paix en Syrie".
Au dernier jour de sa visite en Syrie, M. Boroujerdi a affirmé que son séjour visait à "exprimer une nouvelle fois le soutien du gouvernement iranien au gouvernement syrien".
Il a de nouveau dénoncé la coalition internationale anti Daesh menée par les Etats-Unis. "La coalition américaine a échoué en dépit des milliards de dollars (dépensés)".
L’offensive étendue vers la province de Homs
Depuis le lancement des frappes russes le 30 septembre dernier, l’armée syrienne a pris un souffle et se montre active sur plus d’un front. En effet, elle ne bataille pas seulement dans la région centrale de Hama qui fait l’objet d’une attaque d’envergure. Son offensive s’est étendue du côté de la province de Deraa aussi, celle de la Ghouta orientale, et celle de Homs aussi.
Ce jeudi, l’armée a étendu à la province de Homs son offensive contre les milices dans le centre du pays.
Elle est appuyée par l'aviation russe et des combattants volontaires des Comités populaires.
L'objectif de cette opération dans le nord et le nord-ouest de la ville de Homs est "de restaurer sécurité et stabilité dans les villages et localités de la région", ont expliqué des sources militaires.
L'armée a annoncé la prise d'un village, juste au nord de Homs.
Des témoins sur place ont fait état d’une évasion collégiale des miliciens de la région de Macharia, en direction de Talbisseh et Rasten.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), instance médiatique soutenue par les puissances occidentales et siégeant à Londres, les avions russes ont mené 15 raids dans le secteur où ont lieu les combats, tuant 10 personnes, dont six miliciens.
Selon lui, de violents combats opposent les forces régulières aux miliciens, notamment au sud de Talbissé, une localité située sur l'autoroute reliant Homs à Hama et occupée depuis 2012.
L'extension des opérations près de la ville de Homs vise à "couper les contacts entre les rebelles de Hama et ceux de Homs", a expliqué à l'AFP une source militaire en Syrie.
Damas voudrait notamment s'emparer de l'autoroute entre Homs et Alep, la deuxième ville du pays, dans le nord. Colonne vertébrale du pays, cette autoroute traverse les provinces de Hama et d'Idleb dont la quasi-totalité est aux mains de milices islamistes alliées au Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda.
A Deraa, l'armée syrienne a reconquis ce jeudi la totalité de la localité de Manchiyyeh, située au sud-ouest de la ville de Deraa, et d’une partie de la région « Bataillon-82 », et avance en direction des résidences des militaires à cheikh Miskine, selon le correspondant de notre chaine al-Manar et la télévision alMayadeene. Elle avait au début de la semaine reconquis une colline stratégique, Tal Ahmar.