Les dégats causés par les frappes russes à l’infrastructure des milices sont très importants.
Un nouveau front s'est ouvert, dans la foulée des frappes russes qui bombardent les sites et les sièges des milices dans d'innombrablles régions: celui d'Alep, où l'armée syrienne, avec l'aide de ses alliés et de l'aviation russe a lancé la bataille, à partir de son front sud-ouest.
« C’est la bataille promise », a indiqué une source militaire syrienne, assurant que la majeure partie des forces assaillantes est formée de militaires syriens.
Selon le correspondant d’al-Manar, la bataille a été déclenchée à partir de quatre axes: Khan Toumane, Jabal Azane, alWadihi et Tal Chagheb.
En quelques heures, les forces gouvernementales se sont emparées de Jabal Azane, qui se trouve à 12 km d’Alep.
Elles ont aussi conquis une brigade de chars située dans un village, la citadelle Najem, la caserne alKabdar , ainsi que les villages Hadadine d’ouest, Mliha et Aabtine, à 15 km au sud d’Alep.
Selon l'OSDH, instance médiatique soutenue par les puissances occidentales, ces dernières 24 heures, des "dizaines" de frappes russes ont touché le secteur.
Celui-ci est contrôlé par une mosaïque de groupes rebelles dont la branche d'al-Qaïda en Syrie, le Front Al-Nosra et ses alliés des groupes wahhabites takfiristes à l’instar d’Ahrar al-Cham, Sokour al-Cham, Faylak al-Cham.
Dans des tracts répandus par avion, le Commandement unifié des opérations à Alep dans l’armée syrienne a invité les miliciens à se rendre et les citoyens à s’éloigner de leurs sites et positions et à ne pas les abriter. Faute de quoi, ils seraient dans le collimateur de l'armée.
Des préparatifs depuis plusieurs semaines
Durant ces dernières semaines, des préparatifs militaires d'une grande envergure avaient été vus, laissant deviner une nouvelle bataille. La ville d'Alep est divisée depuis juillet 2012 entre des secteurs Ouest, loyaliste aux mains du pouvoir, et Est sous contrôle du Front Al-Nosra et de ses alliés wahhabites et de groupes insurgés locaux. L'armée régulière contrôle également des zones hors des limites nord de la cité.
L’armée syrienne avait acheminé des renforts militaires sans précédent vers les régions qu’elle contrôle. Selon le journal alAKhbar, des convois d’armements lourds ont été dépêchés, au moment où les soldats syriens et leur acolytes, des combattants volontaires des Comités populaires s’attroupaient à quelque 25 km au sud-est d’Alep, dans une région qui peut servir de carrefour vers diverses destinations.
Une partie de cet arsenal a été introduite vers la ville d’Alep, et plus précisément dans la caserne Mahlab qui surplombe le quartier Bani Zeid. Celui-ci est le fief des miliciens dans la ville, et base du célèbre canon de l’enfer qui bombarde à coup de bombonne à gaz bourrées d’explosifs les quartiers loyalistes causant un grand nombre tués parmi les civils.
Plus de 5.000 civils tués en 4 ans
Selon la télévision arabophone al-Mayadeene, citant un responsable aleppin, le nombre des tués depuis l’éclatement de la crise en aout 2012 dans la ville d’Alep dépasse les 5000 civils approximativement : dont 792 enfants et 500 femmes. Sans oublier les 50 milles blessés, dont 40% sont des enfants et des femmes. 6000 d’entre eux ont été mutilés à vie.
Durant une quinzaine de jours dans le seul mois de septembre dernier, 72 civils ont péri dans les pilonnages des quartiers loyalistes, et plus particulièrement Achrafiyyeh, le plus touché de tous.
Les destructions causées par les frappes russes
Les frappes russes réalisées depuis leur lancement le 30 septembre dernier ont causé d’importants dégâts aux milices, "qu'il sera difficile de réparer", selon al-Kahbar, détruisant entre autre l'un des plus importants camps, située à cheikh Salmane. C’est dans ce camp que des miliciens takfiristes ont été formés avant d’alimenter Daesh et le front al-Nosra. Un dépôt d’armement situé dans la région al-Mansourah dans la province ouest d’Alep a également été réduit en miettes.
Selon al-Akhbar, ces dépôts avaient été remplis grâce aux efforts d’un certain Houssam al-Atrache, et ce avec la rançon qu'il a empochée en échange de la libération de deux militantes italiennes.
Les raids ont également bombardé le complexe Karfour, situé dans la Layramoune, à 6 km au nord d’Alep et qui sevrait de cellule d’opérations et d’approvisionnements pour la plupart des batailles menées par les milices.
Ont également été détruits, selon le site d’information Tahtel Mijhar (qui s’intéresse à la ville d’Alep) les sièges de la milice Jaïch alMouhajirine wal Ansar » qui compte dans ses rangs un grand nombre de ressortissants tchétchènes, et ce à Ikarda, Alam al-Sihr et les fermes d’Andalousie, au sud ouest.
Il est question ce jeudi de la mort de trois miliciens du front al-Nosra dans l’explosion de leur véhicule bombardé dans un raid russe et de la destruction d’un hôpital de fortune dans la localité alHader.