"Pour la première fois, l’armée russe s’est dotée d’une structure pyramidale avec peu de décideurs en haut et plus d’officiers au service des troupes", souligne l’étude.
Dans son analyse de la réforme militaire russe, le Conseil européen des affaires étrangères (ECFR) conclut que les analystes occidentaux travaillant dessus n'ont pas été capables de déceler ses progrès réalisés de manière optimisée ni sa capacité de combat croissante.
Le nouveau rapport de l'ECFR a mis en évidence que la réforme militaire à grande échelle avait été faussement interprétée, et son efficacité sous-estimée par les États-Unis et l'Europe, annonce The Diplomat, un magazine japonais.
Les États-Unis et l'Europe ont porté une attention particulière à la troisième phase de ses réformes, encore inachevée, et ont fermé les yeux sur les progrès impressionnants atteints lors des premières étapes, fait remarquer le Diplomat.
"Premièrement, (le progrès est dû, ndlr) au professionnalisme croissant grâce à la révision de la formation du personnel ainsi qu'à la réduction du nombre des appelés du contingent; et deuxièmement, à la capacité opérationnelle améliorée grâce à la structure de commandement rationalisée et à des exercices de formation supplémentaires; troisièmement, enfin, grâce au réarmement et à la modernisation de l'équipement", explique le magazine.
Les forces militaires russes ont introduit plus de sous-officiers supérieurs, ce qui a bousculé le système existant:
"Pour la première fois, l'armée russe s'est dotée d'une structure pyramidale avec peu de décideurs en haut et plus d'officiers au service des troupes", souligne l'étude.
"Cela a permis aux troupes de mettre en application plus d'équipements de haute technologie (les appelés servant pour une période trop courte pour être formés à l'utilisation d'armes très complexes d'une manière efficace) et augmenté la combativité des forces d'élite (parachutistes, infanterie navale, forces spéciales)", explique le Conseil européen.
Les analystes occidentaux exagèrent les difficultés auxquelles l'armée russe s'est confrontée durant la 3ème phase de la reforme actuellement inachevée, celle du réarmement, pourtant ils ne sont pas intéressés au fond des réorganisations, précise le Diplomat.
Cela reflète l'incompréhension des objectifs de la réforme. Elle ne prévoit pas une modernisation capitale des équipements militaires durant les premières étapes. Elle vise cependant l'augmentation de l'efficacité du travail avec des équipements déjà existants, ce qui mène à l'augmentation de la productivité de toute la structure, fait remarquer le magazine. Les analystes oublient en outre l'approche russe unique consistant à marier parfaitement les méthodes conventionnelles et non conventionnelles pour mener une guerre.