Selon des experts amèricains financiers, "la dégradation de la note américaine réveille les pires scénarios sur l’économie mondiale".
Les Bourses mondiales, gagnées par la panique après la dégradation de la note de crédit des Etats-Unis, ont dévissé en dépit de la mobilisation générale des dirigeants politiques, Barack Obama en tête, et des banquiers centraux de la planète pour éteindre l'incendie.
Premier concerné, le président Obama a tenu un discours volontariste depuis la Maison Blanche, défendant le statut des Etats-Unis et assurant que l'Amérique mériterait toujours d'être notée "AAA", "quoi que disent certaines agences de notation".
Mais le discours de Barack Obama est loin d'avoir rassuré: Wall Street a même enregistré un pic à la baisse au moment de son discours. La Bourse de New York a au final connu sa pire séance depuis décembre 2008. Le Dow Jones a abandonné 5,55% pour finir à moins de 11.000 points, pour la première fois depuis dix mois.
La panique a rattrapé les investisseurs sur les deux rives de l'Atlantique. Francfort avait plus tôt fini sa séance sur un plongeon de 5,02%, Paris sur une chute de 4,68% tandis que Londres lâchait 3,39%.
Les Bourses de Madrid et de Milan ont terminé sur des baisses respectives de 2,44% et 2,43%, relativement épargnées grâce à la décision de la Banque centrale européenne (BCE) d'acheter des obligations espagnoles et italiennes, dans le collimateur des marchés financiers ces derniers temps.
"Les investisseurs ont de plus en plus l'impression que l'on va au-delà de
la crise financière, vers un risque systémique, et cela auto-entretient le vent
de panique qui souffle sur les marchés", a résumé Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse, parlant d'un "scénario de découragement".
A Moscou, l'indice RST s'est effondré de près de 8% en clôture. Athènes a
terminé la séance sur un plongeon de 6%.
En Asie, la Bourse de Tokyo a perdu 2,9%, Shanghai 3,8%, Sydney 2,9%, Séoul 3,8%, Hong Kong 2,1%. La Bourse de Bombay, elle, est retombée à son plus bas depuis 2010 (-3%).
Les Amériques ont suivi le mouvement de New York. A Toronto le principal
indice a reculé de 4,04%. La Bourse de Sao Paulo, première place financière
d'Amérique latine, a plongé de 8% en clôture, Buenos Aires de 10,73% et Mexico de 5,88%.
L'euro a cédé du terrain lundi face au dollar, s'établissant à 1,4170 dollar vers 20H45 GMT contre 1,4281 dollar vendredi à 21H00 GMT.
Selon des experts amèricains financiers, "la dégradation de la note américaine réveille les pires scénarios sur l'économie mondiale".
"On peut tout imaginer: une dégradation des notes de pays de la zone euro.avance Eric Edelfelt, gestionnaire d'actions chez Meeschaert Gestion Privée à Paris.
Signe d'une grande nervosité, les actifs qui font office de valeur-refuge ont une nouvelle fois été pris d'assaut, comme l'or, dont l'once a dépassé 1.720 dollars américains pour la première fois lundi sur le marché au comptant.