Damas répond: La Syrie n’est pas une bouchée facile à avaler.
Le Qatar a menacé d’intervenir militairement en Syrie en cas de nécessité et en collaboration avec la Turquie et l’Arabie saoudite. Cette mise en garce a été exprimée par le ministre qatari des Affaires étrangères Khaled Ben Mohammad al-Atiyyah dans une interview avec la CNN, a rapporté le site arabophone de la télévision russe Russia Today.
Il a assuré que son pays n’épargnera aucun effort avec les Saoudiens et le Turcs. « Au cas où l‘intervention militaire protégera le peuple syrien, bien sûr que nous la ferons », a-t-il affirmé.
Atiyyah a critiqué la position du Conseil de Sécurité dans le dossier syrien estimant qu’il ne fait pas assez. « Raison pour laquelle nous avons pris à notre compte nos amis et nous la mission de faire tout en notre pouvoir en soutenant l’opposition syrienne modérée », selon ses termes.
Interrogé sur le soutien qatari a la milice alliée de la branche d’Al-Qaïda le front al-Nosra, Ahrar al-Cham, il a répondu : « ouvrons donc le dossier d’Ahrar al-cham, ce ne sont pas les alliés d’Al-Qaïda, c’est un groupe syrien qui œuvre pour défendre son pays ».
Ahrar al-Cham combat aux côtés du front al-Nosra aussi bien dans la coalition Jaïch al-Fateh (Armée de la conquête), au nord de la Syrie, que dans celle du Front du sud au sud de la Syrie, ainsi que dans le Qalamoune et Zabadani.
S’agissant de la coordination entre les 4+1 dans la région, englobant le gouvernement syrien, la Russie, l’Iran et l’Irak aux côtés du Hezbollah, il a expliqué : « nous avons deux choix dans la région : le premier est celui du conflit que nous tentons d’éviter et le second est celui du dialogue sérieux en position de force parce que nous croyons en la paix et parce que la voie la plus courte vers la paix passe par un dialogue direct ».
Atiyya avait rencontré le chef de la Coalition de l’opposition syrienne Khaled Khoja selon lequel il a été question d’entamer un effort commun entre l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie pour mettre fin à ce qu’il a considéré être « l’escalade militaire qui menace l’unité de la Syrie ». Le responsable qatari a pour sa part indiqué que son pays est à la recherche d’alternatives sous la coupe des Nations Unies pour soi-disant « sauver le peuple syrien »
Côté syrien, c’est le vice-ministre des affaires étrangères Fayçal al-Mokdad qui a répondu aux déclarations qataries.
« Nous allons riposter tres durement à quiconque agressera notre pays. Le rôle du Qatar, de l’Arabie saoudite et de la Turquie n’est que trop apparent dans la destruction de la Syrie », a—t-il dit selon la chaine de télévision pan arabe al-Mayadeen.
Ce sont ces trois pays qui financent et soutiennent les milices armées œuvrant en Syrie, y compris le front al-Nosra
Et Mokdad de poursuivre : « Si le Qatar met a exécution ses menaces d’intervenir militairement en Syrie nous considérons ceci comme une agression directe… la Syrie n’est pas une bouchée facile à avaler pour les Qataris, les Saoudien et les Turcs ».