Il met en garde contre « un risque d’embrasement absolument terrifiant, un risque de guerre mondiale »
Intervenant sur le plateau de l’émission Public Sénat du 20 octobre, le responsable du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon s’est livré à une leçon de géopolitique, démasquant l’hypocrisie de la coalition américaine qui mène une opération en Syrie.
«En Syrie, Al-Qaïda est l’allié des alliés (…) de François Hollande, de M. Obama et de quelques autres (…). Al-Qaïda est allié sous le nom Al-Nosra, les mêmes nous les bombardons en Afghanistan car ils sont méchants, mais en Syrie ils sont gentils», a ironisé l’homme politique.
En Syrie, «toutes les grandes puissances ont les doigts dedans, ainsi que les principaux financeurs de la région, Qatar, Arabie saoudite, Turquie et Iran (…). C’est une guerre pour détruire des pays qui posent de manière séculaire des problèmes aux monarchies du Golfe».
«La stratégie américaine et française est un flop total», a-t-il tranché, se demandant pourquoi les frappes occidentales n’étaient toujours pas venues à bout des terroristes opérant dans le pays.
«Les Russes sont arrivés, et que voit-on? A peine sont-ils arrivés, se donnant pour objectif de frapper Daesh, y parvenant avec un certain succès, qu’ils se font reprocher de bombarder les opposants et la population civile», s’est-il étonné, rappelant que les bavures régulières d’alliés des Etats-Unis au Yémen, notamment, n’émouvaient personne.
Réfutant les arguments d’un journaliste, l’homme politique de gauche a réfuté la présence d’«islamistes modérés» sur le terrain, concept à géométrie variable qui selon lui n’existe que «dans les canards».
«Il y a un risque d’embrasement absolument terrifiant, un risque de guerre mondiale», a-t-il mis en garde, accusant les journalistes présents de vouloir à tout prix le départ du président Bachar el-Assad, sans se soucier des conséquences qu’aurait un tel vide du pouvoir.