L’Armée de l’air américaine considère la technologie furtive comme le summum du progrès, mais la Marine du pays se montre plus sceptique quant à son utilité, annonce l’analyste de l’édition National Interest Dave Majumdar.
L'équipement des chasseurs furtifs américains coûtera près de 1.000 milliards de dollars. Or la technologie furtive ne garantit pas que toutes les missions de combat soient accomplies.
L'Armée de l'air américaine considère la technologie furtive comme le summum du progrès, mais la Marine du pays se montre plus sceptique quant à son utilité, annonce l'analyste de l'édition National Interest Dave Majumdar.
"Les fonctionnaires de l'US Air Force déclarent que les chasseurs F-35 seront capables d'effectuer des missions solitaires sans aucun danger, alors que l'US Navy réplique qu'il faut avoir un système de survie équilibré utilisant plusieurs matériels à la fois, y compris des armes de guerre électronique et de dissuasion, aux côtés des technologies furtives", indique M.Majumdar.
"L'Armée de l'air américaine ne veut pas admettre l'utilité des attaques électroniques ce qui, selon elle, risque de diminuer le financement du F-35. Dans le même temps, la Marine a d'autres factures à payer et ne considère pas qu'il faut dépenser tant de fonds" pour le F-35C alors que les chasseurs F/A-18T/F sont déjà assez performants et leur utilisation à bord d'un navire est moins coûteuse.
Selon l'analyste, la vérité est comme toujours au milieu. "Tout le monde est d'accord que les technologies furtives deviendront un jour indispensables puisque les menaces de créer des zones interdites d'accès deviennent de plus en plus fréquentes. Mais cela implique la création d'un grand bombardier stratégique sans fuselage ni empennage, d'une aile volante. En plus, cet avion doit être doté d'appareils de guerre électronique", note-t-il.
Des discussions sont déjà en cours sur les avantages des chasseurs furtifs F-22 et F-35 destinés à échapper aux radars de ciblage à hautes fréquences (sur les plages de fréquences C, X, Ku, et partiellement S). L'amélioration de la précision des radars à basses fréquences pourrait rapidement rendre inutile ces technologies de furtivité.
La Marine souhaite avoir beaucoup de possibilités tactiques dont la technologie furtive ne sera qu'une partie.
L'US Air Force affirme que le F-35 sera en mesure d'accomplir ses missions tout seul, sans l'assistance des appareils de guerre électronique supplémentaires. Mais ses experts reconnaissent aussi que les avions furtifs se montrent plus performants s'ils bénéficient d'un soutien d'un autre appareil, comme l'avion de guerre électronique EA-18G Growler.
Selon M.Majumdar, les experts penchent plutôt du côté de la Marine et mettent en doute l'utilité des dépenses exorbitantes.
Seul le temps montrera quelle solution s'avérera la plus raisonnable, conclut l'analyste.