Comme d’habitude, Israël n’a pas respecté l’accord sur la vidéo surveillance de la mosquée d’al-Aqsa
L’entité sioniste a condamné mardi à 11 mois de prison ferme Cheikh Raëd Salah, chef du "Mouvement islamique - branche nord", apparenté aux Frères musulmans, actuellement dans le collimateur du gouvernement israélien qui lui attribue un rôle moteur dans la mobilisation palestinienne autour de la mosquée d’al-Aqsa, et l’esplanade des Mosquées.
Cheikh Salah a été condamné en appel par un tribunal de Jérusalem al-Quds occupée, pour avoir incité à la haine dans un discours tenu en février 2007 à Jérusalem, et non pour une éventuelle implication dans l'agitation récente autour de l'esplanade.
Le prédicateur avait été condamné à huit mois en mars 2014 pour avoir appelé "tout musulman et Arabe à venir en aide aux Palestiniens et à lancer une intifada islamique" pour Jérusalem occupée et la mosquée al-Aqsa.
Le tribunal israélien a alourdi la peine et l'a assortie de huit mois de sursis. L'avocat de Raëd Salah a annoncé son intention de saisir la Cour suprême.
Raëd Salah lui-même, présent à l'audience et censé se livrer le 15 novembre, a persisté dans son attitude de défi: "La prison ne nous fait pas peur. C’est le moins que l’on puisse offrir pour la cause d’al-Quds et de la mosquée d’Al-Aqsa", a proclamé celui qui a déjà dormi derrière les barreaux par le passé.
Soupçonnant le timing de sa condamnation, il a accusé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de vouloir à travers elle baisser la tension dans la rue israélienne.
Il lui a aussi imputé la responsabilité des troubles et du sang qui a coulé.
Netanyahu pour sa part accusé le "Mouvement islamique - branche nord", organisation légale, ainsi que la direction palestinienne ou le mouvement Hamas d’être l'un des principaux instigateurs des troubles autour de l'esplanade. Il a dit vouloir faire interdire "la branche nord", comme l'en presse la droite.
Défendre al-Aqsa coute que coute
Défendre la mosquée al-Aqsa est l'un des principaux cris de ralliement lancés par la "branche nord" pour mobiliser les Arabes dans les territoires de 1948, les quelque 1,4 millions de descendants de Palestiniens restés sur leurs terres en 1948 et qui sont très largement solidaires des Palestiniens des autres territoires occupés.
La "branche nord" passe pour être derrière des mouvements comme celui des "mourabitate" et des "mourabitoune", ces musulmanes et musulmans qui - spontanément assurent-ils - s'érigent en défenseurs de la mosquée d’al-Aqsa et de l'esplanade, surveillent les visites juives qui se sont multipliés ces derniers temps et tentent de les empêcher.
Les Palestiniens soupçonnent les dirigeants israéliens de vouloir changer les règles régissant l'esplanade des Mosquées (le "statu quo"), en autorisant aux juifs à prier, et de vouloir y édifier le troisième Temple. Ce qui passe pour être le déclencheur primordial des violences récentes.
Depuis que l'esplanade des Mosquées est sous la garde de la Jordanie, laquelle a conclu un accord de paix avec Israël depuis, ce dernier a annexé et occupe Jérusalem-Est, en contrôle tous les accès et y fait la police.
"Le drapeau israélien sur l'esplanade"
Les récentes allégations de Netanyahu de s’engager à maintenir le "statu quo" ne sont pas non plus très crédibles pour les palestiniens.
"Je pense que se trouve là le cœur de la souveraineté israélienne, la capitale d'Israël, le lieu le plus saint du peuple juif, et je rêve de voir le drapeau israélien flotter sur le mont" du Temple, nom désignant l'esplanade pour les juifs, vient de dire la ministre adjointe des Affaires étrangères Tzipi Hotovely.
Selon l’AFP, ces déclarations illustrent la revendication de plus en plus ouvertement assumée, jusqu'au sein du gouvernement, de juifs israéliens sur l'esplanade.
Pour les Palestiniens, ces déclarations ne sont que l’expression sincère des véritables intentions des responsables israéliens. L’Histoire de l’Entité sioniste étant de surcroit bâtie de mensonges et d’arnaques, et de collusions avec des dirigeants arabes malintentionnées.
Netanyahu accepte, puis refuse la vidéosurveillance d'al-Aqsa
La dernière en date de ces sournoiseries: Netanyahu a affiché, sous les auspices des Etats-Unis, accepter la mise en place d'une vidéosurveillance 24H/24 qui établira, selon lui, qui sont les fauteurs de troubles.
Or une fois la fondation islamique qui administre les lieux a entrepris d'installer des caméras, la police israélienne l'en a empêchée sous prétexte que l'opération devait être "coordonnée".
La Jordanie a dénoncé cette action. "La force occupante israélienne n'a pas à se mêler de cela", a déclaré son ministre des Affaires islamiques, Hayel Abdelhafiz.
Depuis le 1er octobre, la vague de violences dans les Territoires palestiniens, à Jérusalem et en Israël a fait d'un côté 58 morts Palestiniens, pour moitié des auteurs d’opération -, et de l'autre neuf morts israéliens.
Sources: AFP, Al-Manar