L’affaire fut classé sans juger le responsable! Le membre du Futur, Mohammad Fatfat qui était alors ministre de l’intérieur par intérim s’est chargé de le couvrir.
Alors que les Libanais commémorent en ces jours le cinquième anniversaire de la guerre de juillet, ils se rappellent l’un des faits les plus marquants et insolites de cette guerre. Celui du fameux incident de « la caserne de Marjeyoun ».
C’est dans cette caserne située à la frontière sud du Liban, et au moment où la guerre sioniste contre le pays faisait rage, que des soldats israéliens ont bu une tasse de thé avec un colonel de l’armée libanaise Adnane Daoud !
Accueillis chaleureusement par ce colonel, les soldats israéliens ont été filmés devant et à l’intérieur du siège de l’armée. Leurs images ont circulé sur toutes les chaines de télévision.
L’incident du « Thé de Marjeyoun » avait provoqué une forte indignation et condamnation politique et populaire sur la scène locale. C’est ainsi que le nom de cette caserne fut imprégné de ce scandale infâme.
Mais cinq ans après, la justice libanaise ne s’est pas encore mobilisée pour juger les responsables. Cette affaire fut classée, comme d’habitude, pour des raisons politiques, et aucun ministre, aucun colonel n’a été traduit en justice. Même celui qui a servi le thé en a également échappé.
A cette époque, le procureur du gouvernement au tribunal militaire le juge Jean Fahd avait porté plainte contre le commandant du groupe sécuritaire conjoint au Sud, le colonel Adnane Daoud. Un nombre d’avocats et d’activistes libanais avaient présenté un avis judiciaire au tribunal militaire, comprenant des crimes ayant eu lieu en cette même caserne le 10 aout.
Selon un responsable judiciaire, toute affaire doit être suivie continuellement par les parties compétentes. Il y avait des immunités que la justice ne pouvait pas dépasser. Il a toutefois assuré que cette affaire n’a pas été close.
« Il y avait des témoignages contradictoires en cette époque. Certains témoins ont affirmé que le colonel fut obligé d’accepter l’entrée des soldats israéliens dans la caserne, et on lui reproche seulement d’avoir servi du thé aux soldats israéliens. On raconte également qu’Adnane Daoud avait maintes fois contacté le ministre de l’intérieur à l’époque Ahmad Fatfat, mais que celui-ci ne répondait pas, et personne ne lui a ordonné de prendre une quelconque mesure.
Dans ce cadre, deux avocats, Elie Ghassan et Maan Fayad, ont lancé une campagne baptisée « Sans exception » pour réclamer le jugement des responsables de cet incident. Plus de 200 citoyens ont signé l’avis présenté à la cour militaire. Dans cet avis, on considère que l’affaire constitue « une exception humiliante et douloureuse, et une atteinte contre tout citoyen appartenant à cette patrie ».
La commission de la défense parlementaire réunie le 1/9/2006 fut caractérisée par de fortes divisions sur fond des discussions au sujet du dossier sécuritaire de « l’incident du thé ». D’aucuns insistaient sur la nécessité d’interroger les personnes concernées sans établir de lien entre le comportement militaire et la décision politique. D’autres estimaient que les soldats libanais devaient confronter l’ennemi.
Actuellement, ce dossier fut fermé par la cour militaire, affirme un député sous couvert de l’anonymat.
Source: AlAkhbar