Plusieurs bases saoudiennes bombardées à Najrane et Assir. Des dizaines de mercenaires pro-saoudiens tués et capturés à Maareb. MSF demande à la coalition des explications sur le bombardement d’un hôpital.
Un dirigeant d’Ansarullah a affirmé que toutes les tentatives de parvenir à un cessez-le-feu au Yémen ont échoué, en raison des entraves saoudo-américaines.
Le chef du conseil politique d’Ansarullah, Saleh Sammad, a affirmé dans un communiqué cité par AlManar que les parties yéménites ont coopéré et fait tout ce qu’en leur pouvoir afin de parvenir à une issue à la crise.
M.Sammad a cependant précisé que toutes les déclarations propagées par les médias proches de la coalition saoudo-US ne sont que des tromperies et de la désinformation dans le but de réaliser un succès sur le terrain. Ces médias ont fait état d’un arrêt imminent des opérations militaires de la coalition contre le Yémen.
Mais, il a affirmé que la coalition, qui a lancé le 26 mars des frappes meurtrières et destructrices contre le Yémen, a épuisé toutes ses options et mobilisé toute sa force. Le peuple yéménite mettra en échec leurs agressions, a promis le dirigeant d’Ansarullah.
Plusieurs bases saoudiennes bombardées à Najrane et Assir
Parallèlement, l’artillerie de l’armée et des forces populaires d’Ansarullah ont tiré plusieurs salves de missiles Grad et Katioucha contre les positions saoudiennes à Najrane et Assir (frontière).
Des dizaines de mercenaires tués et capturés à Maareb
Par ailleurs, des dizaines de miliciens d’Al-Qaïda et des mercenaires pro-saoudiens ont été tués jeudi à l’est de Sarwah à Maareb (centre). Les forces yéménites ont avorté une nouvelle tentative de progression de ces miliciens vers Maareb, capturant 15 d’entre eux, a précisé le site d'information yéménite Ansar-Allah.
Les combattants de l’armée et d’Ansarullah ont également détruit deux blindés pro-saoudiens dans la région de Sarwah.
En soutien à leurs alliés sur le terrain, les avions de chasse saoudo-US ont lancé plusieurs frappes contre Sarwah au cours de cette opération.
23 martyrs et blessés à Taez
Et puis, à Taez (centre), 7 civils sont tombés en martyre et 16 autres blessés dans un bombardement saoudo-US visant un bus transportant des fonctionnaires d’une société civile dans la région de Hobane, a précisé le site d'information yéménite Khabar.
MSF demande à la coalition des explications sur le bombardement d'un hôpital
Entre-temps, Médecins sans frontières (MSF) a demandé jeudi des explications à la coalition arabe menée par l'Arabie Saoudite au Yémen, sur le bombardement d'un hôpital de l'ONG survenu lundi à Haydan, dans le nord du pays.
"L'hôpital a été touché par des frappes de la coalition, pour nous ça ne fait pas l'ombre d'un doute" a déclaré Isabelle Defourny, directrice des opérations de MSF, lors d'une conférence de presse à Paris.
"Ce que l'on demande c'est que la coalition reconnaisse que ce bombardement a eu lieu, nous explique ce qui s'est passé, et s'engage à faciliter le déploiement de l'assistance humanitaire", a souligné Mme Defourny, cité par l'AFP.
"Le bombardement a eu lieu lundi 26 entre 22h30 et 23h30", a retracé Laurent Sury, responsable des urgences à MSF, précisant qu'entre "cinq et six frappes" avaient complètement détruit la structure.
"Heureusement il n'y a pas eu de victimes" a-t-il affirmé, l'hôpital n'abritant pas de patients cette nuit-là, et le personnel ayant pu sortir à temps.
Déclarations contradictoires
"Les avions de la coalition arabe n'ont pas attaqué l'hôpital", a prétendu la mission de l'Arabie Saoudite aux Nations unies dans un communiqué.
"Il y a eu deux déclarations contradictoires de l'ambassadeur saoudien à l'ONU", a répondu Mégo Terzian, président de MSF France.
"D'abord il a annoncé que la frappe était probablement une erreur et que MSF avait donné des coordonnées GPS inexactes. Et ce 29 octobre, le même ambassadeur nie toute frappe dans le gouvernorat de Saada", a-t-il poursuivi.
"Pour le moment nous privilégions la négociation directe avec les belligérants, et donc la coalition, pour clarifier ce qui s'est passé", a précisé M. Terzian.
"Si les négociations n'aboutissent pas à des résultats convaincants, alors on prendra probablement des décisions radicales comme ne plus être présent dans certaines zones, voire même dans le pays", a-t-il averti.
C'est la deuxième fois en un mois qu'un établissement où intervient MSF est touché. Le 3 octobre, au moins 30 personnes ont été tuées lors du bombardement d'un hôpital de MSF à Kunduz (Afghanistan) par une frappe américaine.