En Syrie, les atrocités ne sont pas l’apanage de Daesh
En Syrie, les atrocités ne sont pas l’apanage de Daesh. Au début de l’insurrection syrienne, l’Armée syrienne libre a excellé dans ses horreurs commises aussi bien contre des militaire gouvernementaux, des policiers tout court, voire contre des syriens loyalistes toutes confessions confondues.
Opérant dans la Ghouta orientale à l’est de Damas, la milice pro saoudienne Jaïch al-Islam (l’armée de l’islam) n'est pas une exception à la règle.
En difficulté face à l'armée syrienne, elle a utilisé des syriens enfermés dans une cage comme boucliers humains face aux frappes aériennes.
Elle a renfermé ces otages dans des cages en fer et les a dispersés sur des places de la Ghouta orientale, surtout dans la ville de Douma. Cette dernière fait l’objet d’un assaut de l’armée syrienne, escorté par les frappes aériennes russes.
Selon l’AFP, les personnes renfermées seraient de soldats réguliers et de civils de confession alaouite ayant été faits prisonniers dans le passé. Il y a deux ans, de centaines de civils avaient été faits prisonniers lors d'une attaque contre la petite ville de Adra al-Ommaliyé, dans la Ghouta orientale, à l'est de Damas.
Les atrocités que Jaïch al-Islam y a perpétrées ont été soigneusement camouflées, mais rivalisent avec celles commises par Daesh. Il est vrai que les deux milices, ainsi qu’Al-Qaïda ont de commun leur appartenance au wahhabisme, connu pour ses pratiques féroces qui avaient marqué la fondation du royaume saoudien en terre d'Arabie.
Selon l’OSDH, "des dizaines de cages ont été utilisées. Dans chacune se trouvent trois ou quatre personnes, parfois sept". Le groupe "utilise les prisonniers et les captifs comme boucliers humains". "Parmi eux se trouvent des familles entières", a-t-il encore dit.
Selon l’AFP, une vidéo publiée sur internet montre trois camions transportant des cages en fer dans laquelle ont été enfermés hommes et femmes séparés, circulant dans une rue dévastée au milieu d'immeubles en ruine.
Face caméra, les captifs appellent le pouvoir syrien à cesser ses frappes.
Devant l'une des cages, un jeune garçon lance à l'adresse du président syrien: "Si tu tues ma mère, tu les tues". Une campagne voulant insinuer que les frappes tuent des civils, et omettant de signaler que ce sont les positions de cette milice qui sont visées.
Avancée de l'armée dans la Ghouta
Ces derniers jours, Jaïch al-Islam faisait face à une importante progression de l'armée syrienne, au moyen de chars, à partir du front marj al-Sultane. Samedi dernier, son fief à Douma, ainsi que la ville de Darayya faisaient l'objet de dizaines de raids aériens.
Dans la ville de Jobar, toujours dansla ghouta, cette milice fait face à un mouvement de contestation. Une énième manifestation est sortie dans les rues pour protester contre la restitution du cadavre d'une jeune homme que Jaïch al-Islam avait arrêté et qui a succombé sous la torture, selon le site d'information al-Hadath News.
Ces derniers jours, Jaïch al-Islam a perdu son chef militaire, Abou Joumaa al-Aakidi dans le combats contre l'armée au sud d'Alep.
Sur le terrain, rapporte l’agence Sputnik citant une source militaire, les forces gouvernementales syriennes ont libéré en deux jours de combats huit villages dans le sud-est de la province d'Alep.
"L'armée a aujourd'hui libéré les villages de Tall ash Shih et de Tall Dadin, dans le sud-est de la province d'Alep", a déclaré l'interlocuteur de l'agence. Selon la source, six localités ont été libérées samedi. Cette opération avait été précédée de tirs massifs de l'artillerie gouvernementale qui avait détruit les positions de feu des terroristes.
Mahin prête allégenace à Daesh
En revanche, les forces régulières ont subi un revers dans la province de Homs où Daesh a pris la ville de Mahin dans le sud-ouest de la Syrie.
Il y a deux ans, les miliciens et les notables de cette ville avaient conclu une trêve avec les forces gouvernementales, mais ils viennent "d'annoncer leur allégeance à Daesh, une violation flagrante de la trêve", a révélé une source locale à l'AFP.
Selon l’OSDH, Daesh a facilement pris le contrôle de cette ville à la suite de deux attentats suicide contre des barrages del'armée, et d'un accord avec les hommes armés locaux" qui ont ainsi violé une trêve de près de deux ans avec les forces du régime.
Début août, Daesh avait pris le contrôle d'al-Qaryataïne, située à l'est de Mahin, où il a détruit un monastère syriaque catholique du 5e siècle.
Selon une source locale, "l'armée syrienne se redéploie autour de la ville de Mahin après l'entrée des combattants de Daesh".
Après leur entrée à Mahin, les miliciens de Daesh "ont avancé en direction du village de Sadad, qui est à majorité chrétienne et se trouve à environ 14 km de l'autoroute internationale Damas-Alep", a précisé l’OSDH, selon lequel les combats se déroulaient dans les environs de Sadad.
Cette autoroute de 360 km, dont une large partie est contrôlée par une coalition de rebelles islamistes et du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, relie les deux plus grandes villes du pays. L’armée syrienne y a récemment lancé une offensive pour tenter de reprendre tous ses tronçons.