David Cameron n’avait pas réussi à obtenir l’assentiment du parlement pour des frappes en Syrie.
La commission parlementaire britannique des Affaires étrangères s'est prononcée mardi contre des frappes en Syrie, estimant, dans un rapport, que Londres devrait plutôt se concentrer sur les efforts diplomatiques pour y ramener la paix.
"Nous pensons qu'il ne devrait pas y avoir d'extension de l'action militaire britannique à la Syrie sans une stratégie internationale cohérente qui aurait des chances réalistes de vaincre l'EI (Daesh) et de mettre fin à la guerre civile en Syrie", estiment les membres de cette commission.
Simultanément à cette annonce, plusieurs journaux britanniques, dont le Times et le Guardian, assuraient mardi que le Premier ministre David Cameron avait renoncé à soumettre la question à un nouveau vote de la Chambre des Communes, faute d'un soutien assez large au sein de son camp et de l'opposition.
Une allégation démentie par les services de M. Cameron. "La position du Premier ministre n'a pas changé. Il a répété qu'il y aurait un retour devant la Chambre sur cette question uniquement dans le cas où il y aurait un consensus clair et c'est toujours le cas", a indiqué une source au sein de Downing Street.
A la fin de l'été 2013, David Cameron n'avait pas réussi à obtenir l'assentiment du parlement pour des frappes en Syrie.
Echaudé par cette défaite, il a depuis toujours dit qu'il ne soumettrait de nouveau une telle proposition au vote qu'en étant sûr du soutien d'une large majorité des députés.
Or, le Premier ministre britannique ne dispose que d'une étroite majorité aux Communes. Certains membres de son camp étant opposés aux frappes en Syrie, il sait qu'il ne peut obtenir l'aval de Westminster sans le soutien de l'opposition.
Actuellement, l'armée britannique effectue des frappes contre Daesh en Irak dans le cadre de la coalition internationale menée par les Etats-Unis. Des frappes que le Premier ministre David Cameron aimerait étendre à la Syrie.
Mais pour le député conservateur Crispin Blunt, président de la commission, "il existe de multiples engagements militaires non coordonnés émanant d'un grand nombre d'acteurs internationaux en Irak et en Syrie" et "rendre la situation militaire encore plus complexe nous détournerait du principal objectif qui est de mettre fin aux souffrances et de contrecarrer la propagation de cette idéologie dangereuse, barbare et régressive".
Le rapport préconise donc que le gouvernement se concentre sur les efforts diplomatiques visant à parvenir à la paix.
Vendredi, dix-sept pays, dont la Russie, les Etats-Unis, la France et pour la première fois l'Iran, se sont réunis à Vienne pour examiner les possibilités d'un règlement politique de ce conflit, qui fait rage depuis plus de quatre ans et a fait plus de 250.000 morts.
Avec AFP