Al-Qaïda envoie un émissaire à Idleb pour unir le front al-Nosra et Daesh
Il a fallu 12 jours à l’armée syrienne pour reprendre la seule route menant aux quartiers loyalistes de la ville d’Alep, Ithriya-Khanacer et briser le siège imposé à cette ville depuis deux semaines par la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI).
"Nos unités de l'armée ont repris le contrôle total de la route Alep-Khanacer-Ithriya-Salmiyé après avoir éliminé un grand nombre de terroristes de Daesh", a indiqué la chaîne la télévision officielle, précisant que la route serait "rouverte demain (jeudi)".
Cet axe qui est situé au sud-est de cette ville du nord de la Syrie, relie aussi la ville de Hama à celle d’Alep, coupée en deux depuis juillet 2012.
"Les opérations ont commencé mercredi à 04H00 (02H00 GMT) et se sont terminées à 11H00 (09H00 GMT). L'armée a chassé de la route tous les gens de Daesh", a affirmé un colonel à Khanacer (au sud-est d'Alep), interrogé par la télévision officielle.
Selon le correspondant de la télévision, l'armée est en train de terminer le déminage de la route. Une source militaire sur le terrain a indiqué que des camions d'approvisionnement avaient commencé à l'emprunter.
L'autoroute reliant Alep à Homs, la troisième ville du pays plus au sud, étant entre les mains des milices, les forces gouvernementales empruntaient depuis 2014 l'axe Alep-Khanacer-Ithriya-Salamiyé, située au sud-est d'Alep, la seule route possible pour ravitailler les quartiers gouvernementaux et y acheminer des renforts.
Mais cet axe avait été coupé le 24 octobre près de Khanacer par l'EI, qui a pris le contrôle d'une portion de plusieurs km.
Plusieurs avancées dans la province d'Alep
Cette exploit a été réalisé dans la foulée d'importantes progressions de l'armée syrienne dans la province d'Alep.
Mardi, elle a pris le contrôle d’un point de passage Al-Hadher au sud d’Alep. Il est considéré dès le début de cette bataille comme stratégique, car il se situe sur une intersection des routes de la région. Ce qui va permettre de bloquer le déplacement des groupes terroristes, mais également faciliter le mouvement des troupes vers la libération totale de la ville et de la région.
La ville est située non loin de la voie Alep/ Idleb, qui ouvre ensuite des perspectives vers Hama et Damas.
Sachant que les combats les plus significatifs pour l’armée syrienne se déroulent dans la campagne au sud ouest de Alep en partant des montagnes d’Azzan, où pas mal de territoire et de zones d’habitation furent récupérés.
Alors qu’à l’est d’Alep, l’armée syrienne a réalisé une avancée de 5 km en direction de l’aéroport militaire de Kwayrès, et ne se trouve plus qu’à deux km de cette base assiégé par les miliciens depuis au moins deux années.
Bientôt l’aéroport Marj al-Sultane
Dans la province de Damas, et plus précisément dans la Ghouta orientale occupée par la milice pro saoudienne Jaïch al-Islam, c’est un autre aéroport militaire, celui de Marj al-Sultane, qui est sur le point d’être récupérée par l’armée syrienne.
Cet aéroport a été l'un des premiers à tomber entre les mains de l'ASL en 2012. Le fait qu'il soit sous le contrôle de la milice wahhabite Jaïch al-Islam montre bien les réelles alliances de l'ASL, présentée comme étant un groupe laïc.
L’importance de l’avancée des forces régulières qui se trouvent non loin des remparts de cet aéroport est qu’elle s’est faite en franchissant l’une des lignes de défense les plus barricadées des miliciens, sachant que Marj al-Sultane se trouve au cœur de la Ghouta, non loin du nord de l’aéroport international de Damas.
Durant la bataille, l’un des chefs militaires de Jaïch al-Islam , connu sous le pseudonyme d’Abou Abdo a été tué ainsi qu’un certain nombre de ses hommes de la brigade Omar.
Toujours dans la Ghouta orientale, l'armée syrienne a pris le contrôle de toutes les hauteurs nord de la route reliant Harasta à Damas, au nord-est de la capitale après avoir infligé de lourdes pertes à Jaïch al-Islam , avant que ses miliciens ne battent en retraite.
Plusieurs chefs de milices abattus
Ces 48 dernières heures ont été marquées par la mort de plusieurs chefs de milices :
Dans la province sud d’Alep, c’est un chef des Ahrar al-Cham, -allié de la branche d’Al-Qaïda en Syrie le front al-Nosra-, Abou Ali alNoemi qui est tué. Ainsi que l’un des chefs du bataillon Tawhid et du Jihad , Abou Moaz al-Chami, qui a été abattu durant les combats dans la localité Khan Toumane.
Dans la province nord de Hama, c’est l’un des chefs militaires de « Jabhat al-Cham » (Front du Levant), qui fait partie de l’Armée syrienne libre qui a été tué ainsi que son compagnon Ahmad Mohammad Nasrallah.
Il également question d’un autre chef de l’ASL, un certain Ammar Abou Maher, qui est le chef du bataillon « martyrs de l’Islam ». Il a été touché mortellement durant des combats dans la ville de Darayya, dans la Ghouta occidentale de Damas.
Selon al-Hadath news, ils s’ajoutent à six autres chefs de milices ayant péri auparavant.
Al-Qaïda dépêche son émissaire à Idleb
En revanche, il est question selon le journal financé par le Qatar, al-Quds al-Arabi de l’arrivée dans la province d’Idleb d’un important dirigeant d’Al-Qaïda. Connu sous le pseudonyme Seïf al-Adl, c’est un ancien militaire égyptien dont l’identité est selon Wikipedia Mohammad Salaheddine Zeidane.
Il devrait rapprocher les points de vue entre les deux frères ennemis de cette milice wahhabite, le front al-Nosra et Daesh, ajoute le journal.
Des partisans de ce groupuscule ont indiqué sur les réseaux sociaux qu’il a été chargé par le numéro un d’Al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri, de rectifier le parcours de cette milice.