Les propos du conseiller israélien ont été qualifiés de "troublants et insultants", a fortiori venant d’un des "alliés les plus proches" de Washington.
Le nouveau conseiller en communication du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était rattrapé jeudi par une série de déclarations à l'emporte-pièce faites par le passé, dont l'une où il accusait le président américain Barack Obama d'antisémitisme.
La révélation des propos de Ran Baratz sur M. Obama, parmi d'autres potentiellement très gênants, intervient quatre jours avant que le président américain ne reçoive Netanyahu à Washington.
Devant le possible dommage diplomatique, le Premier ministre a pris jeudi ses distances avec M. Baratz, disant avoir découvert ces anciennes déclarations "pour la première fois" après l'annonce de sa nomination.
Ces mots sont "inappropriés et ne reflètent pas mes positions ni les politiques du gouvernement", a-t-il dit sur Twitter.
M. Baratz, 42 ans, a présenté ses excuses sur Facebook.
La Maison Blanche a estimé que ces excuses s'imposaient et, tout en refusant d'épiloguer, a placé Netanyahu devant ses responsabilités.
"Les décisions du Premier ministre concernant les membres de son gouvernement, les personnes qui le représentent et représentent son pays sont des décisions qu'il prendra lui-même", a déclaré Josh Earnest, porte-parole de Barack Obama.
Mais l'incident a toutefois fait l'objet d'une conversation téléphonique jeudi entre Netanyahu et le secrétaire d'Etat John Kerry, également la cible de M. Baratz, a indiqué le porte-parole du département d'Etat John Kirby, cité par l'AFP.
Ce dernier a qualifié les propos du conseiller israélien de "troublants et insultants", a fortiori venant d'un des "alliés les plus proches" de Washington.
"Nous avons compris que le Premier ministre (israélien) réexaminerait cette nomination en rentrant de sa visite aux Etats-Unis", a ajouté M. Kirby.
Les services de Netanyahu avaient annoncé mercredi la nomination de Baratz comme "conseiller pour les médias et chef de la diplomatie publique et des médias au bureau du Premier ministre", un poste stratégique dont le titulaire commande la communication du gouvernement.
Depuis sont ressorties les déclarations de Baratz sur Obama, sur Kerry dont "l'âge mental ne dépasse pas 12 ans", ou sur la mosquée d’AlAqsa et autres…
'Visage moderne de l'antisémitisme'
"Permettez-moi d'être abrupt et de me départir de ma mesure coutumière", écrivait Baratz sur Facebook en mars au sujet d'un discours prononcé par M. Netanyahu devant le Congrès américain sur le nucléaire iranien. La Maison Blanche avait dénoncé cette allocution comme une ingérence sans précédent dans les affaires intérieures américaines.
"La façon dont Obama parle du discours de Netanyahu, voilà le visage moderne de l'antisémitisme dans les pays occidentaux et libéraux. Et cela va de pair, bien sûr, avec beaucoup de tolérance et de compréhension envers l'antisémitisme islamique", disait M. Baratz.
Reconstruction du "temple juif" sur la mosquée d'AlAqsa
Habitant d'une colonie de Cisjordanie occupée, il appelait sur le site d'information NRG en 2004 à la reconstruction du "temple juif" sur l'esplanade de la mosquée d’AlAqsa à Jérusalem AlQuds occupé.
Il préconisait que les musulmans ne soient autorisés à y prier que s'ils reconnaissaient le site comme un lieu saint juif.