24-11-2024 02:04 AM Jerusalem Timing

Moyen-Orient: les milices utilisent des armes bactériologiques et chimiques

Moyen-Orient: les milices utilisent des armes bactériologiques et chimiques

Mais personne n’en dit rien

Faisant face à d’énormes difficultés depuis le commencement des frappes aériennes russes en Syrie le 30 septembre 2015, des groupes d’assaut relevant de Daesh et des autres groupes de la rébellion en Syrie et en Irak utilisent désormais des gaz de combat mais également des bactéries pathogènes dont celle du Vibrio Cholerae.

L’usage d’armes chimiques dans la région n’est pas nouveau. Le 16 mars 1988, en pleine guerre Irak-Iran,  l’aviation irakienne avait utilisé des gaz de combat livrés avec l’aide de Washington contre des rebelles kurdes à Halabja. Si à l’époque, ce bombardement chimique avait provoqué un véritable tollé international, grandement exploité par les médias, il n’en est tout autrement aujourd’hui: Daesh et la rébellion dite « modérée » utilisent ouvertement du gaz sarin, de l’Ypérite (gaz moutarde) et des germes sans la moindre condamnation de ce que l’on appelle la communauté internationale.

En Irak, Daech procède systématiquement à la contamination de points d’eau et de barrages hydrauliques avec des agents pathogènes génétiquement modifiés ou particulièrement résistants aux traitements conventionnels.

Une épidémie de Choléra fait actuellement rage au Nord de l’Irak mais également en Syrie et la Sud de la Turquie. La situation est loin d’être maîtrisée et des observateurs avisés n’écartent plus la survenue d’une épidémie régionale.

Des officiels irakiens tentent d’alerter le monde sur la gravité de la situation mais leurs appels sont pour l’instant confinés. Aucun média international et encore moins ceux des puissances atlantistes et arabes soutenant les forces radicales au Moyen-Orient n’évoque ce nouvel aspect-fort inquiétant, de la guerre en cours.

La Russie a promis de livrer plus de 1000 tenues de protection NBC (Nuclear, Biological, Chemical) à l’armée irakienne dans le cadre d’Accords bilatéraux mais les besoins des militaires irakiens en la matière risquent d’augmenter très rapidement si Daesh continue à se procurer des armes bactériologiques et chimiques auprès de tierces parties dont l’objectif et de faire perdurer le chaos dans la région.

Des centaines d’unités de protection NBC sont actuellement livrés par la Russie à quelques régiments de l’armée syrienne dont ceux de la Garde Républicaine.

A Homs, une province du centre de la Syrie où l’armée syrienne, soutenue par l’aviation russe, tente de contrôler afin de désenclaver le littoral méditerranéen et reprendre les voix de communications entre le Sud et le Nord de la Syrie, des groupes d’assaut appartenant à Daesh mais également au Front al-Nosra et d’autres groupes « modérés » utilisent de plus en plus de gaz de combat pour stopper l’avancée des troupes syriennes et les milices de la défense populaire.

Au moins trois unités de l’infanterie mécanisée syrienne ont rapporté avoir été confrontées à des gaz de combat durant la seule semaine écoulée. Signe qui ne trompe pas, quelques unités du Hezbollah engagées dans des combats sur l’axe Homs-Alep commencent à s’équiper de tenues de protection NBC.

Officiellement, Damas ne dispose plus d’un arsenal chimique. Ce dernier, démantelé en 2014 suite à des menaces de guerre totale de la part des Etats-Unis, a longtemps été considéré comme la principale arme de dissuasion stratégique asymétrique face au très imposant arsenal thermonucléaire et bactériologique d’Israël avec lequel la Syrie est techniquement en guerre depuis des décennies.

En Iran, les officiels iraniens demeurent grandement préoccupés par la survenue subite d’une épidémie, notamment dans les provinces occidentales et l’industrie pharmaceutique iranienne, grandement perturbée par les sanctions internationales imposées par Washington à cause du programme nucléaire iranien, concentre depuis quelque temps une grande partie de ses efforts sur les traitements anti-infectieux.

Ce qui demeure étrange est le silence des médias à ce sujet. C’est à peine si on évoque l’épidémie du Choléra sévissant en Irak septentrional menaçant de déborder sur tous les pays de la région. Par contre pas un traître mot sur l’usage par les rebelles syriens et irakiens, « modérés » inclus,  d’armes chimiques dans des combats contre les armées régulières.

Il semble évident que  Daesh et ses sponsors n’hésiteraient aucunement à utiliser des armes de destruction massive contre des zones densément peuplées pour jeter l’effroi et stopper les contre-offensives du camp adverse en cours. Des opérations spéciales menées par l’armée russe auraient entre autres visé un centre d’entraînement de la rébellion « modérée » où on tentait de produire des bombes «sales » (radioactives) à partir de composants de contrebande en provenance de pays du voisinage.

La guerre au Moyen-Orient risque encore de perdurer. Si la stratégie russe s’avère rationnelle et intrinsèquement cohérente, l’entêtement irrationnel des pays soutenant la rébellion et par dessus tout le jusqu’au-boutisme de pays comme l’Arabie Saoudite, Israël, le Qatar et la Turquie laissent entrevoir un intérêt marqué moins par l’extension du domaine du conflit mais son aggravation. Jusqu’à quel niveau? Tout l’art des états-majors à Moscou ou à Washington sera de savoir le  maintenir en deçà d’un certain seuil limite. Un exercice que certains analystes assimilent à une sorte de convergence sur un statu quo. Mais que l’on ne s’y trompe pas un instant: la moindre faille sera exploitée par les deux protagonistes pour achever une victoire, même à la Pyrrhus…

Source : strategika51