Pour avoir révélé la massacres israéliens dans la Bande de Gaza en 2014.
Carlos Aznarez, journaliste argentin directeur du média alternatif Resumen Latinoamericano, est poursuivi par la DAIA (“Delegacion de Associaciones Israelitas de Argentina”) pour avoir couvert la guerre de Gaza en août 2014. Il avait dénoncé les bombardements israéliens qui firent plus de mille cinq cents victimes civiles palestiniennes.
Aujourd’hui Carlos Aznarez risque la prison, et dénonce la collaboration de Google qui livre à la justice le contenu de ses courriels privés.
Témoignage.
(( Je dois écrire cette fois-ci à la première personne car, en tant que directeur depuis 22 ans de la plate-forme de communication «Resumen Latinoamericano » (journal, radio et TV) je me vois regrettablement impliqué dans une action contre le droit d’opinion, d’information et d’expression, un droit qui est explicitement protégé par la Constitution Nationale.
Comment tout cela a commencé ? Il y a plusieurs jours, j’ai reçu dans ma boîte mail un message de Google (écrit en anglais) dans lequel on m’informait que « dans un délai de dix jours », Google devrait faciliter l’accès à tous mes courriers, en fonction d’une sommation formulée par le Tribunal de Première Instance N.28 où est déposée la Poursuite N. 7271/15.
C’est de cette manière particulière que je me suis rendu compte d’une incroyable violation de ma vie privée en tant que journaliste car il s’agit des courriers que j’utilise habituellement pour échanger des informations avec d’autres collègues et différents médias de communication, en plus des adresses personnelles logiques que n’importe qui peut avoir dans sa boîte mail.
Cette intrusion se base sur une plainte pénale formulée par la Délégation des Associations Israélites Argentines (DAIA) qui m’accuse purement et simplement d’être solidaire avec le peuple palestinien.
La DAIA et ses avocats se sont présentés devant le Procureur de la République N° 25 pour m’accuser d ’ « organisation et de propagande discriminatoire » en brandissant l’argument de l ’« antisémitisme ». Les raisons invoquées pour une telle procédure sont plus que grossières et m’offensent en tant que citoyen et journaliste.
La DAIA se réfère à ma participation à une activité de solidarité avec le peuple palestinien en août 2014, quand des tonnes de bombes israéliennes tombaient sur Gaza et causaient la mort de milliers d’innocents dont un pourcentage élevé d’enfants parmi la population de cette ville, comme aujourd’hui en Cisjordanie. A cette occasion, comme en tant d’autres, de par mon activité professionnelle que j’exerce aussi bien dans le journal Resumen Latinoamericano , qu’en collaborant avec les chaînes internationales Russia Today, Hispan TV et ALBA TV, j’ai dû couvrir cette activité , et j’ai été invité en outre à exprimer mon avis sur ce qui était en train de se passer à Gaza.
Le seul fait d’avoir été présent là avec d’autres Argentins et Argentines, et de décrire rigoureusement ce qui se passait à Gaza et sur tout le territoire palestinien, semble être un délit pour mes accusateurs, et ils essaient pour cela de me mettre en accusation, en demandant une peine de prison, pour ainsi mettre en branle une persécution ouverte contre le droit d’information, d’expression et d’opinion.
C’est pour cela que je veux DENONCER cette grave violation contre ma personne et le média que je représente, que l’on essaie sans aucun doute de discriminer et d’en réduire la fonction informative.
Carlos Aznarez | 3 novembre 2015))
Sources: Resumen; traduit par Réseau International