Les Etats-Unis veulent inciter les pays du Golfe a s’impliquer militairement davantage dans la région.

Le secrétaire à la défense américain Ashton Carter a incité les alliés traditionnels arabes de son pays, dont les monarchies du Golfe,  à s’impliquer militairement davantage au Moyen Orient pour imposer leur influence, estimant qu’ils ne sont pas assez engagés, raison pour laquelle l’influence iranienne est plus importante.
 
"Si vous regardez où les Iraniens sont en mesure d'exercer une influence, ils sont dans le jeu, sur le terrain", a déclaré Carter, en se référant à des activités militaires iraniens en Syrie, l'Irak, le Liban et le Yémen, selon le magazine américain The Atlantic qui a effectué l’entretien avec lui.

Une perception quelque peu erronée, car depuis voilà 5 années, les pays du Golfe n’épargnent aucun effort pour imposer leur suprématie dans ces pays et ailleurs et éliminer toute influence iranienne. Le Bahreïn est l’exemple le plus frappant sur l’immixtion saoudienne qui s’est illustrée par l’envoi de troupes pour y faire avorter un mouvement de contestation populaire réclamant des réformes politiques dans cet émirat gouverné par le même clan depuis plus de 2 siècles.

Mais leurs efforts n'ont pas porté leurs fruits, ce qui explique la réprimande du responsable américain.     

 
«Nous n’aimons pas qu'ils (les Iraniens) soient dans le jeu sur le terrain, mais ils le sont. Il y a un sentiment que certains Etats du Golfe sont là-haut à 30.000 pieds, plus intéressés par l'acquisition des avions de combat avancés que par le déploiement de forces d'opérations spéciales », a ajouté Carter.

Selon le média américain, lors du sommet à Camp David en mai dernier avec les Etats membres du Conseil de Coopération du Golfe, (CCG)  le président américain Barack Obama a promis publiquement à ces pays le soutien américain "à toute épreuve". Mais en privé, il les a réprimandés pour leur passivité et leur a dit qu'il était soumis à une pression de la part du peuple américain qui est fatigué de s’empêtrer davantage dans leurs différends régionaux. Une plainte constante de l'administration Obama est que de nombreux alliés américains au Moyen-Orient, sans oublier la Turquie, ainsi que les Etats du Golfe, attendent que les Etats-Unis mènent à leur place le combat le plus dur contre leurs ennemis régionaux, lesquels constituent une menace immédiate à leurs intérêts beaucoup plus que pour la sécurité nationale américaine.

Dans ce contexte, le lieutenant général Charles Q. Brown, qui dirige le Centcom, le commandement militaire américain chargé du Moyen-Orient a révélé que les monarchies du Golfe sont moins actives dans la lutte contre la milice wahhabite takfiriste Daesh et ce en raison de leur implication dans la guerre contre Yémen.
   
Les monarchies du Golfe, engagées dans des opérations militaires contre le Yémen, ont réduit leur participation à la campagne de frappes aériennes contre le groupe Etat islamique-EI menée par la coalition internationale en Syrie et en Irak, a indiqué mardi ce haut gradé américain.
   
Ces monarchies du Golfe "sont engagées à la fois au Yémen et dans les opérations en Irak et en Syrie", a déclaré "(Mais) elles font moins depuis mars car elles sont plus occupées par les opérations au Yémen", a-t-il expliqué à des journalistes au salon aéronautique de Dubaï, a rapporté l'AFP.

Sources: The Atlantic, AFP