Une vingtaine de pays et d’organisations internationales doivent se retrouver samedi dans la capitale autrichienne pour tenter de dessiner les contours d’une transition politique en Syrie
Les grandes puissances, qui se retrouvent en fin de semaine à Vienne pour trouver une issue au conflit syrien, vont dresser une liste des groupes "terroristes", a expliqué mardi le Royaume-Uni, ajoutant que certains pays vont devoir se défaire de certaines alliances.
"Il y aura des couleuvres à avaler de plusieurs côtés, même du côté des Etats-Unis", a prévenu Philippe Hammond, ministre britannique des Affaires étrangères, qui s'exprimait devant des journalistes à Washington.
La diplomatie américaine s'était agacée la veille à l'évocation de telles listes, indiquant, par la voix de son porte-parole que "la réunion de Vienne, ce n'est pas pour dire qui figure sur une bonne liste et qui figure sur la mauvaise".
"On ne joue pas au Père Noël !", avait fustigé John Kirby, précisant qu'il s'agit avant tout "d'avancer vers une transition politique".
Une vingtaine de pays et d'organisations internationales doivent se retrouver samedi dans la capitale autrichienne pour tenter de dessiner les contours d'une transition politique en Syrie et d'aboutir à un cessez-le-feu entre le pouvoir syrien et les différentes factions qui composent l'opposition.
Les pays qui soutiennent certaines factions en Syrie devront décider de celles qui sont suffisamment modérées pour être incluses dans le processus politique, ainsi que celles qui doivent en êtres exclues, poursuit le ministre britannique.
"Je n'écarterais pas la possibilité de se mettre d'accord sur qui est un terroriste", a déclaré Philippe Hammond, après une rencontre avec son homologue américain John Kerry.
Mais, a-t-il reconnu, cela va susciter un vif débat.
"Donc nous devons voir si on peut trouver une solution pragmatique sur ces questions", a-t-il ajouté.
La Russie et l'Iran, qui participent aux pourparlers de Vienne, soutiennent le président Bachar al-Assad, contre les miliciens soutenus par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite.
Mais M. Hammond a nié que l'instauration de cette liste terroriste leur donnerait une marge de manœuvre supplémentaire pour frapper l'opposition.
"Les Russes bombardent déjà quiconque représentant la moindre menace pour le régime", dit-il. "Lorsqu'on parle de groupes terroristes, ce qu'on essaie de faire est de restreindre les cibles russes".
Les participants au premier cycle des négociations de Vienne, fin octobre -- en l'absence de représentants de l'opposition et du pouvoir en Syrie -- s'étaient séparés sur un profond désaccord quant au sort à réserver au président Assad.
Avec AFP