La résolution de la crise syrienne "n’est pas une question de personne", a en outre estimé M.Rohani. ""Les points de friction persistent" avec les Etats-Unis".
Le président iranien Hassan Rohani a déclaré que "l'Etat actuel d'Israël (n'était) pas légitime" et qu'un vote sur le rétablissement du territoire d'avant 1948 devait être organisé parmi les réfugiés d'origine palestinienne, dans un entretien à des médias français.
"L'Etat actuel d'Israël n'est pas légitime. C'est pourquoi nous n'avons pas de relations avec eux car nous ne considérons pas cet Etat comme légitime", a déclaré M. Rohani selon la traduction de ses propos par la chaîne de télévision publique France 2.
"Nous pensons que toutes les personnes qui étaient d'origine palestinienne et qui sont en errance à l'étranger doivent pouvoir tous revenir sur leurs terres. Il faut qu'il y ait des élections publiques sous la supervision des Nations unies et quels qu'en soient les résultats, nous les accepterons", a-t-il ajouté.
Invité à préciser sa pensée, M. Rohani a déclaré qu'il ne parlait pas de deux Etats (un israélien et un palestinien vivant côte à côte), mais "d'un seul".
"Nous disons que tout le monde doit se réunir pour voter sur l'ensemble du territoire palestinien tel qu'il était dans ses frontières d'avant 1948 (date de l’usurpation de la Palestine par les sionistes ndlr) (...) Nous disons que tous les juifs, tous les musulmans, tous les chrétiens et toutes les personnes qui sont originaires de la Palestine et qui sont en errance doivent pouvoir revenir en Palestine", a-t-il poursuivi.
L'Iran a entamé sa réintégration sur la scène internationale après la signature de l'accord historique sur le nucléaire entre Téhéran et les grandes puissances, le 14 juillet dernier à Vienne.
La résolution de la crise syrienne "n'est pas une question de personne"
Interrogé sur la crise syrienne, M.Rohani a estimé que la résolution de cette crise ne tourne pas autour du sort du président Bachar al-Assad, mais de la nécessité d'avoir un Etat fort à Damas pour lutter contre le terrorisme.
Ce "n'est pas une question de personne, il est question de la sécurité et de la stabilité (de la Syrie)", a déclaré M. Rohani. Le président iranien n'a toutefois pas cité le nom du président Assad.
"Nous devons tous faire des efforts pour éradiquer le terrorisme en Syrie et faire en sorte que la paix et la stabilité reviennent", a-t-il ajouté dans cette interview également à la radio Europe 1.
Et quant à la personne chargée de gouverner le pays, "tout est entre les mains des Syriens. C'est à eux de décider qui est leur chef et comment doit être l'Etat", a ajouté M. Rohani, dont le pays soutient sans faille le pouvoir syrien face aux takfiristes.
"Pensez-vous que l'on peut lutter contre le terrorisme sans un Etat légitime à Damas? Quel pays a réussi à combattre le terrorisme sans un Etat fort? L'Etat syrien doit être un Etat fort pour pouvoir lutter contre le terrorisme", a insisté M. Rohani.
"Nous devons tout d'abord, en Syrie, éradiquer le terrorisme. C'est la première priorité (...) On doit créer la sécurité pour que le peuple puisse rentrer chez lui", a ajouté le président iranien.
Une nouvelle réunion internationale sur le conflit syrien doit se tenir samedi à Vienne. Une première réunion le 30 octobre y avait réuni 17 pays, dont les Etats-Unis, la Russie, l'Arabie saoudite et l'Iran pour tenter de dessiner les contours d'une transition politique en Syrie.
La diffusion de l'interview de M. Rohani intervient à quelques jours de la première visite en France du président iranien, qui doit rencontrer mardi son homologue français François Hollande.
"Les points de friction persistent" avec les Etats-Unis
Par ailleurs, dans un entretien jeudi avec le quotidien italien Corriere della Sera, le président iranien, qui sera à partir de samedi en Italie et en France, a déclaré que les "points de friction" persistaient avec les Etats-Unis malgré l'accord de cet été sur le nucléaire.
"Les points de friction persistent: les Américains ne lèveront pas toutes les sanctions, mais seulement celles liées au programme nucléaire", a déclaré M. Rohani au cours de cet entretien, réalisé à Téhéran par deux journalistes du principal quotidien d'Italie.
"L'accord nucléaire est une chose, nos rapports avec les Etats-Unis une autre. Les problèmes que nous avons avec eux datent d'il y a longtemps et ont commencé avec la révolution islamique", a-t-il expliqué.
Mais "la façon dont ils appliqueront l'accord pourra avoir un impact sur l'avenir. S'il est bien appliqué (...), il créera des conditions pour ouvrir une nouvelle ère" entre les deux pays, a-t-il insisté.