19-04-2024 03:43 PM Jerusalem Timing

Enquête Hariri : le président du TSL invite les « accusés » à comparaître

Enquête Hariri : le président du TSL invite les « accusés » à comparaître

Cassese aura la possibilité d’ordonner que l’acte d’accusation, ou une partie de celui-ci, soit signifié aux accusés par le biais d’une annonce publique dans les médias libanais.

Le président du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), Antonio Cassese, a invité jeudi les quatre membres du Hezbollah inculpés dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri à comparaître devant le tribunal.
   "Leur participation active (à la procédure) demeure la meilleure garantie d'un procès juste et équitable. J'invite par conséquent tous les inculpés à comparaître devant le tribunal", a déclaré M. Cassese dans une lettre ouverte dont une copie a été transmise par courriel à l'AFP.
  

Les autorités libanaises avaient remis un rapport mardi au TSL expliquant qu'elles n'avaient pas réussi à interpeller les quatre hommes et à leur signifier personnellement l'acte d'accusation dressé contre eux.
  

Après l'examen de ce rapport, M. Cassese aura la possibilité d'ordonner que l'acte d'accusation, ou une partie de celui-ci, soit signifié aux accusés par le biais d'une annonce publique dans les médias libanais.
  

Selon le procureur du TSL, Salim Ayyash, 47 ans, Moustafa Badreddine, 50 ans, Hussein Anaissi, 37 ans, et Assad Sabra, 34 ans, membres du Hezbollah, sont responsables de l'attentat à la camionnette piégée qui a provoqué la mort de Rafic Hariri et de 22 autres personnes à Beyrouth le 14 février 2005.
  

Visés dans l'acte d'accusation déposé le 17 janvier par le procureur Daniel Bellemare et confirmé le 28 juin par le juge de la mise en état Daniel Fransen, les quatre hommes font l'objet de mandats d'arrêt émis par le TSL et d'une "notice rouge" émise par Interpol.
  

Le secrétaire général  du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, avait exclu lors d'un discours début juillet l'arrestation des quatre hommes, les qualifiant de héros de la résistance contre l’occupation israélienne.
Le Hezbollah accuse le TSL d’être politisé et d’être un "complot israélo-américain" visant à le détruire en lui faisant endosser le meurtre de M. Hariri.

Après l’assassinat, l’enquête internationale avait accusé la Syrie. Après que celle-ci a retiré ses forces du Liban, elle a ordonné l'arrestation de quatre hauts responsables sécuritaires libanais qui furent relâchés trois années plus tard, faute de preuves, sans jamais réinvestir leurs fonctions.

Les témoins dont les faux-témoignages ont constitué la base de ces deux précédentes accusations courent toujours, alors que selon WikiLeaks l’un d’entre eux, le témoin –roi, Mohammad Zouheir Siddik a semblé coordonner son témoignage avec Saad Hariri, le fils du défunt Hariri et son successeur politique à la tête du courant du Futur. 

Depuis, c’est le Hezbollah qui est visé, via d’abord des fuites de presse qui affirmaient que certains de ses éléments seront accusés. Le timing de ces fuites intervenait toujours à des moments délicats, comme s’il s’agissait sans cesse de vouloir ternir l’image  du parti de la résistance qui a imposé une défaite cuisante à l’entité sioniste à deux reprises.

Lors d’un discours télévisé, Sayed Nasrallah a présenté des indices impliquant la piste israélienne dans cet assassinat. Elle n’a jamais été étudiée par le TSL.


 lauréat du prix Elie Wiesel, qui est un lobbyiste sioniste, et un sympathisant de l’organisation iranienne terroriste Moudjahidines Khalk, auteurs de dizaines d’opérations meurtrières en Iran, Cassese est un grand ami d'Israël ou il a été invité récemment lors de la tenue de la conference d'Hertzlia ..  

"Toute allégation selon laquelle nous serions sous l'influence de certains pays est simplement grotesque", a affirmé le président du TSL : "le tribunal ne condamnera jamais personne dont la culpabilité n'aura pas été prouvée au-delà de tout doute raisonnable".
   Les quatre suspects sont notamment poursuivis pour "complot", MM. Ayyash et Badreddine étant en outre accusés, entre autres, de la "commission d'un acte de terrorisme au moyen d'un engin explosif" tandis que MM. Anaissi et Sabra sont poursuivis pour leur "complicité" dans l'assassinat.
   Le TSL peut tenir des procès "in absentia", c'est-à-dire par défaut, en l'absence d'un accusé, si son arrestation n'intervient pas dans certains délais.
   "La marche vers la justice est inexorable et, d'une manière ou d'une autre, un procès finira par se tenir", a soutenu M. Cassese.