Moscou insiste sur la nécessité de lutter contre Daesh et le front al-Nosra
L'Iran a souligné dimanche que seul le président syrien Bachar al-Assad pouvait décider de ne pas se représenter aux futures élections, au lendemain de la réunion de Vienne.
Le Groupe international de soutien à la Syrie, comprenant une vingtaine de pays et d’organisations internationales, a annoncé samedi à Vienne une feuille de route pour une transition politique en Syrie avec des élections d'ici 18 mois, mais n'ont pas trouvé d'accord sur l'avenir du président syrien.
"Certains participants insistaient pour que la mise à l'écart de Bachar al-Assad soit prévue par le texte, mais la République islamique d'Iran n'a pas permis que ce point soit évoqué dans la déclaration finale", a affirmé le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian à la télévision d'Etat depuis la capitale autrichienne.
"Nous avons insisté sur le fait que seule la personne de Bachar al-Assad pouvait décider de se représenter ou pas aux élections et seul le peuple syrien pouvait décider de voter ou pas pour lui", a-t-il ajouté.
L'Iran qui a participé à la réunion de Vienne soutient financièrement et militairement le pouvoir syrien a augmenté considérablement le nombre de ses conseillers militaires sur le terrain ces derniers mois.
"Après les actions terroristes à Beyrouth et à Paris, nous avons insisté sur le fait qu'il fallait adresser un message clair aux terroristes et adopter un plan adéquat pour les combattre", a ajouté M. Amir Abdollahian.
Selon l’AFP, les grandes puissances, dont les Etats-Unis, la Russie, l'Union européenne, les pays arabes et l'Iran, "ont affirmé leur soutien à un cessez-le-feu et à un processus mené par les Syriens pour établir d'ici six mois (...) un calendrier pour rédiger une nouvelle Constitution", selon le communiqué final. "Des élections libres et équitables auraient lieu conformément à cette nouvelle Constitution d'ici 18 mois".
C'est notre devoir de les éradiquer
Tout en partageant le point de vue iranien, le ministre russe des affaires étrangères a insisté que les termes concrets du règlement politique en Syrie devraient être présentés aux Syriens en tant que point d'orientation.
Le processus politique serait "contrôlé par les Syriens eux-mêmes, et c'est donc à eux de décider dans quel pays vivre".
Le chef de la diplomatie a de même mis l’accent sur la nécessité de lutter contre les groupes terroristes en Syrie. « Il faut coordonner les efforts dans l'objectif commun d'écraser des groupes radicaux comme l'Etat islamique et le Front al-Nosra, a-t-il dit. Selon lui, ces cibles communes sont représentées par "l'Etat islamique, le Front al-Nosra et d'autres groupes terroristes, et ils doivent ainsi devenir notre cible légitime".
"C'est notre devoir de les éradiquer", a martelé M. Lavrov.
Selon lui, depuis la rencontre précédente à Vienne, de nombreux négociateurs ont exprimé leur vision concernant la liste des groupes terroristes.
"J'ai l'impression qu'une prise de conscience a lieu, petit à petit, s'agissant de la création d'une coalition internationale efficace pour lutter contre l'EI et d'autres terroristes", a lancé M. Lavrov aux journalistes, lors d'une conférence de presse à l'issue des pourparlers multipartites sur le dossier syrien.
De surcroît, la partie russe a confirmé être prête à coopérer avec la coalition internationale, dirigée par les Etats-Unis, pour parvenir à l'objectif commun.
Bien que la partie américaine fasse toujours des reproches à la campagne militaire russe en Syrie, et malgré le fait que la Russie porte elle aussi des griefs aux USA, la coopération dans le cadre de la lutte anti-djihadiste est de la plus haute importance. Quant aux questions et préoccupations mutuelles, elles devraient être réglées par la voie d'un dialogue professionnel.
"Il ne faut pas laisser dominer les djihadistes dans la région!", a lancé M. Lavrov.
La tragédie à Paris a démontré que les terroristes se moquaient bien de savoir si l'on était pour ou contre Bachar el-Assad, selon lui.
"Les attentats à Paris et la revendication de l'EI ont prouvé que, pour eux, peu importe si vous êtes pour ou contre le président Assad. Vous êtes des ennemis pour l'Etat islamique. Ainsi, le problème ne porte pas sur Assad", a-t-il résumé.
Sources : AFP, Sputnik