Le ministre libanais de l’intérieur estime que le Liban ne se trouve plus dans la phase de lutte contre le terrorisme, mais dans celle de sa confrontation
Concernant les dernières découvertes de l’enquête sur l'attentat meurtrier qui a eu lieu jeudi après-midi dans la banlieue sud de Beyrouth: son objectif principal consistait à frapper l’hôpital al-Rassoul al-Aazam, a révélé le ministre libanais de l’intérieur Nouhad al-Machnouk.
Mais les mesures de sécurité prises autour de cet établissement hospitalier qui se trouve à proximité du quartier sinistré de Bourj al-Barajneh a poussé les kamikazes à changer de plans et à attendre l’heure de pointe pour perpétrer leur attaque là où ils l’ont fait, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse ce dimanche.
Le double attentat suicide avait été perpétré dans une rue commerciale principale de ce quartier densément peuplé et proche de la route de l'aéroport, causant la mort de plus de 40 habitants et visiteurs . Il a été revendiqué par la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique).
Estimant qu’il semble y avoir une importante décision de faire exploser la situation au Liban, le ministre de l’intérieur a exclu que cet attentat puisse être le dernier, révélant que 5 suicidaires auraient dû y participer en principe, dont les deux qui ont péri. « Ce qui l’a avorté est l’arrestation d’un kamikaze Libanais qu’on avait fait passer de la Syrie vers le Liban à travers le Hermel », région au nord-est du Liban, a-t-il expliqué, tandis que les deux autres membres du réseau sont toujours en Syrie.
Quant au réseau qui a été arrêté par les forces de la Sureté Générale, et dont a parlé le numéro un du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah samedi soir, il est formé selon Machnouk de 7 Syriens en plus de deux Libanais : leur passeur en plus du suicidaire évoqué ci-dessus et qui avait été arrêté dans la ville de Tripoli, la veille de l’attentat.
Il a d’ailleurs tenté de se faire exploser au milieu des membres de l’unité du Département des Renseignements lors de son arrestation mais sa ceinture n’a pas fonctionné.
Et Machnouk de poursuivre ses informations sur les membres du réseau arrêtés: « Une partie des Syriens qui ont été arrêtés habitaient dans le camp (palestinien, ndlr) de Bourj al-Barajneh, et l’autre dans un appartement à Achrafiyeh (est de Beyrouth). Ses membres s’attelaient à confectionner les ceintures explosives ».
« Le plus dure est de lire leurs procès-verbaux (des terroristes, ndlr). Ils montrent qu’ils ont une volonté insatiable de tuer et de se venger, voire d’apostasier tous les Libanais à tel point qu’ils voulaient se faire exploser parmi les membres des forces de l’ordre », a-t-il déploré assurant que les Libanais ont montré qu’ils ne constituent pas d’environnement favorable au terrorisme.
Le ministre libanais qui est lui-même membre du parti du Futur a commenté le dernier discours du secrétaire général du Hezbollah prononcé samedi soir. « Ses propos dans lesquels il s’est adressé aux réfugiés palestiniens et syriens étaient responsables et contribuent à baisser la tension », a-t-il jugé, faisant remarquer qu’il existe des points de jonction entre sayed Nasrallah et l’ancien Premier ministre et chef du Futur Saad Hariri. « Rien n’empêche le dialogue », a-t-il affirmé.
A la fin de sa conférence de presse, il a terminé avec une note: « Au Liban, nous ne sommes plus dans la phase de lutte contre le terrorisme, mais celle de sa confrontation ».