02-11-2024 12:20 PM Jerusalem Timing

Attentats de Paris: la France riposte en bombardant Daesh à Raqa

Attentats de Paris: la France riposte en bombardant Daesh à Raqa

Recherches en Belgique.

La France a riposté dimanche aux pires attentats commis sur son sol en bombardant massivement Raqa, le fief syrien du groupe takfiriste Daesh (EI) qui avait revendiqué les attaques.

Au plan de l'enquête, la police recherche activement un homme soupçonné d'être impliqué dans les attaques, et poursuit ses investigations notamment en Belgique, où l'opération pourrait avoir été planifiée.

Moins de deux jours après les attentats qui ont fait 129 morts et plus de 350 blessés à Paris, des chasseurs-bombardiers français ont largué 20 bombes à Raqa, dans le nord de la Syrie, détruisant un poste de commandement et un camp d'entraînement, selon le gouvernement.

Douze appareils, dont dix chasseurs, ont été engagés simultanément à partir des Emirats arabes unis et de la Jordanie, une première depuis le début des frappes françaises en Syrie en septembre.

L'opération, coordonnées avec les forces américaines, a été "planifiée sur des sites préalablement identifiés lors des missions de reconnaissance réalisées par la France", a précisé le ministère de la Défense.

Après les attentats, le président français François Hollande avait dénoncé "un acte de guerre", avertissant que son pays serait impitoyable" sur tous les terrains, "intérieur comme extérieur".  

Recherches en Belgique    

La police française a diffusé un appel à témoins pour tenter de localiser Salah Abdeslam, 26 ans, suspecté d'implication dans les attentats. Il est visé par un mandat d'arrêt international émis par la justice belge.

Présenté comme "dangereux", il pourrait être l'un des kamikazes morts samedi ou avoir pris la fuite, selon des sources proches du dossier. Il résidait à Molenbeek, une commune populaire de Bruxelles où sept personnes ont été interpellées depuis les attentats.

"Nous sommes déterminés à agir ensemble (...) pour démanteler les filières" de « jihadistes » (takfiristes), a déclaré le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve à l'issue d'une rencontre dimanche à Paris avec son homologue belge Jan Jambon.

Parmi les nombreux actes d'enquête, une perquisition, dont le résultat n'était pas connu dans la nuit, a été menée dimanche soir  à Bobigny, dans la banlieue nord de Paris.

Hollande en quête d'unité nationale

Lundi, une minute de silence figera toute la France à midi (11H00 GMT) et l'Union européenne a souhaité qu'elle soit aussi respectée dans tous les Etats membres. François Hollande l'observera à l'université de La Sorbonne, un choix de lieu lié au nombre important de jeunes victimes dans ces attentats.

Dans la foulée, le chef de l'Etat, qui a appelé à l'unité nationale, réunira les deux chambres du Parlement à Versailles - une configuration rare.

Son prédécesseur et rival de droite Nicolas Sarkozy lui a demandé "une inflexion" dans sa politique étrangère et des "modifications drastiques de sa politique de sécurité". Il a ainsi réclamé que toutes les personnes signalées comme radicalisées soit "mises en résidence surveillées" chez elles avec un "bracelet électronique".

La présidente du Front national (extrême droite), Marine Le Pen, à qui les sondages prédisent des victoires aux prochaines régionales en décembre, s'est dite d'accord pour une "union nationale" mais a aussi demandé des "décisions fermes".

Parmi les sept assaillants recensés, tous tués par leur ceinture d'explosifs, les enquêteurs ont identifié trois Français, âgés de 20 à 31 ans.

Deux d'entre eux résidaient à Bruxelles, dont l'un à Molenbeek, selon le parquet fédéral belge. Le premier a perpétré l'un des attentats suicide à proximité du Stade de France, l'autre s'est fait exploser boulevard Voltaire dans l'est parisien.

Le troisième kamikaze français avait été identifié dès vendredi: il s'agit d'Omar Ismaïl Mostefaï, 29 ans. Il était fiché depuis 2010 pour radicalisation.    

Solidarité internationale   

Les enquêteurs poursuivent leurs investigations pour identifier l'ensemble des assaillants.

Ils commencent aussi à mettre au jour la logistique des opérations. Deux voitures utilisées par les auteurs des attaques avaient été louées dans la banlieue bruxelloise quelques jours auparavant.

Des Kalachnikov ont été retrouvées dans l'une d'elles, une Seat noire aperçue par des témoins sur les lieux des fusillades contre des bars et abandonnée à Montreuil, dans la banlieue est de Paris.

Une Polo noire avait été auparavant découverte à proximité du Bataclan, théâtre du plus gros bain de sang avec 89 morts.

Les enquêteurs ont aussi mis la main, près du corps d'un kamikaze du Stade de France, sur un passeport syrien au nom d'Ahmad al-Mohammad, 25 ans. Un homme en possession de ce document a été enregistré sur l'île grecque de Leros le 3 octobre avant que sa trace ne soit perdue en Croatie. Son authenticité n'est pas confirmée.

Tout le week-end, les manifestations de solidarité se sont multipliées dans le monde. Les lumières de la fontaine de Trevi et du Colisée à Rome se sont éteintes quelques minutes dimanche soir, en hommage sobre et silencieux aux victimes.

Avec AFP