"Ils (les Russes) font des choses raisonnables pour améliorer la sécurité de leurs voies maritimes", a affirmé l’ex-commandant de la Garde côtière. Et d’ajouter: "Je voudrais que nous fassions la même chose en Alaska"..
Le représentant spécial du département d'Etat américain pour l'Arctique, Robert Papp, estime que le renforcement de la présence russe dans cette région est justifié et appelle Washington à ne pas critiquer Moscou, mais à imiter son exemple.
Amiral à la retraite et ancien commandant de la Garde côtière des Etats-Unis, Robert Papp a fait cette déclaration lors des débats sur la sécurité, l'économie et l'exploration de l'Arctique qui ont eu lieu mardi au sein de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants.
Selon M. Papp, bien que la confrontation entre Moscou et l'Occident sur l'Ukraine ait compliqué la coopération entre la Russie et les autres pays arctiques, cette coopération ne s'est toutefois pas interrompue.
"Nous ne pouvons et ne devons pas ignorer l'agression russe même si notre coopération en Arctique se poursuit. Les Etats-Unis, l'Union européenne et la Norvège ont décrété des sanctions coordonnées qui frappent, entre autres, la capacité de la Russie à exploiter les ressources de la région. Néanmoins, nous continuons à travailler avec la Russie sur un problème aussi important que les changements climatiques", a indiqué M. Papp lors des débats au Congrès.
Il a dans le même temps souligné qu'il ne fallait pas considérer l'augmentation de la présence militaire russe en Arctique comme une militarisation de cette région. Selon lui, il s'agit plutôt des efforts visant à sécuriser les voies de transport passant par l'océan Arctique.
"Ils (les Russes) font des choses raisonnables pour améliorer la sécurité de leurs voies maritimes", a affirmé l'ex-commandant de la Garde côtière. Et d'ajouter: "Je voudrais que nous fassions la même chose sur le littoral nord de l'Alaska".
Le contre-amiral Timothy Gallaudet, océanographe de l'US Navy, a pour sa part indiqué que les Etats-Unis disposaient de ressources suffisantes pour subvenir à leurs besoins en Arctique, mais qu'il ne pouvait pas garantir que cette situation se maintiendrait à l'avenir.
"En termes de nos futurs besoins, nous voulons nous assurer que nous aurons le potentiel nécessaire pour augmenter notre présence dans la région", a déclaré M. Gallaudet. Ce problème préoccupe d'autant plus les Etats-Unis qu'ils ne possèdent que deux brise-glaces lourds contre 40 navires de cette classe et même plus exploités par la Russie.
Selon le contre-amiral, Moscou ne mène pas de politique agressive en Arctique, mais les forces navales américaines sont préoccupées par la quantité de ressources dont la Russie dispose dans cette région par rapport aux Etats-Unis.