23-11-2024 11:44 PM Jerusalem Timing

Poutine force Obama à bombarder les trafiquants de pétrole de Daesh

Poutine force Obama à bombarder les trafiquants de pétrole de Daesh

La vraie raison pour laquelle les États-Unis répugnent à s’attaquer à la contrebande du pétrole, est plutôt qu’ils veulent ménager le gouvernement turc qui profite de ces transferts de pétrole.

Les États-Unis affirment qu’ils veulent frapper l’Etat islamique, mais, en un an de bombardements, ils n’ont jamais vraiment touché à l’une de ses plus grandes sources de revenus. Des centaines de camions citernes attendent tous les jours aux points de distribution de l’Etat Islamique pour amener du pétrole en Turquie et ailleurs. Un seul de ces points de distribution a été bombardé jusqu’ici et il l’a été par les forces de l’air irakiennes.

Lors de la réunion du G-20 en Turquie, le président russe Vladimir Poutine a dénoncé cet état de fait, et, miracle, voilà que le problème est résolu.

L’administration Obama a récemment déclaré qu’elle allait augmenter ses frappes sur les infrastructures pétrolières les plus coûteuses du gouvernement syrien qui sont contrôlées par l’EI. Mais il a dit qu’il ne lancerait pas encore de frappes sur les grands regroupements de camions.

La campagne aérienne dirigée par les Américains a lancé des frappes aériennes périodiques contre les raffineries de pétrole et d’autres installations de production dans la partie est de la Syrie que le groupe contrôle, mais les ingénieurs de l’organisation ont pu réparer rapidement les dégâts et continuer à écouler le pétrole, selon des officiels étasuniens. L’administration Obama a également hésité à attaquer la flotte de camions citernes de l’État islamique – son principal réseau de distribution – par crainte de faire des victimes civiles.

Mais maintenant, l’administration a décidé d’augmenter les attaques et de provoquer des dégâts qui prennent plus de temps à réparer ou qui nécessitent de commander des pièces, selon des officiels étasuniens.

Si l’on veut arrêter le commerce de l’huile, il est évident que ce sont les camions qu’il faut détruire. Sans camions, les autres infrastructures n’ont plus d’utilité pour Daesh puisque le pétrole ne peut plus être vendu. Si les camions sont détruits, ceux qui sont derrière la contrebande ne feront plus de profit et ils laisseront tomber. L’excuse des « victimes civiles » ne tient pas. Si l’on veut vraiment éviter les pertes humaines, il suffit d’annoncer l’attaque, mais on peut aussi considérer que ces trafiquants de pétrole font des affaires avec des terroristes et que, de ce fait, ils sont leurs complices.

La vraie raison pour laquelle les États-Unis répugnent à s’attaquer à la contrebande du pétrole, est plutôt qu’ils veulent ménager le gouvernement turc qui profite de ces transferts de pétrole.

Puis la Russie est arrivée et Poutine, son président, a démontré, pendant le  G-20 qui se tient en ce moment, que les Etats-Unis ne combattent pas sérieusement l’EI. Aujourd’hui, le journaliste turc Abdullah Bozkurt rapporte ce qu’a dit le président Poutine en marge du G-20 :

«  Poutine en #Turquie: J’ai fourni des exemples, basés sur nos données, sur le financement des différentes unités de #ISIL par des personnes privées ».
«Cet argent, comme nous l’avons établi, provient de 40 pays et, il y a quelques membres du G20 parmi eux », a dit Poutine.
« J’ai montré à nos collègues des photos prises d’avion et dans l’espace qui montrent clairement l’ampleur du commerce illégal de pétrole ».

Poutine a communiqué ces informations et ces photos hier (15 novembre 2015). Obama doit avoir été profondément embarrassé et contrarié. Car voilà que le jour qui a suivi la dénonciation par Poutine de la réticence des États-Unis à frapper là où c’est nécessaire, un grand regroupement de camions a été bombardé :

Intensifiant la pression sur l’Etat islamique, les avions de guerre des États-Unis ont, pour la première fois, attaqué, lundi, des centaines de camions utilisés par le groupe extrémiste pour passer en contrebande le pétrole brut qu’il extrait en Syrie, ont déclaré des officiels étasuniens.
Selon une première évaluation, 116 camions ont été détruits dans l’attaque qui a eu lieu près de Deir ezZour, une zone de l’est de la Syrie contrôlée par l’État islamique.



Jusqu’à lundi, les Etats-Unis s’étaient abstenu de frapper la flotte utilisée pour le transport du pétrole, qui se monte, croit-on, à plus de 1000 camions citernes, par crainte de faire des victimes civiles. Ce qui fait que le système de distribution de l’État islamique pour exporter le pétrole est toujours intact.

Il semble que Poutine ait réussi à pousser Obama à agir contre la contrebande du pétrole en lui faisant honte devant tout le monde. Espérons que cela aura le même effet sur  les sources de financement dont il a parlé.

Sources : Moon of Alabama ; traduit par Arrêt sur Info.