23-11-2024 11:59 PM Jerusalem Timing

Assad: l’armée progresse "quasiment sur tous les fronts" grâce aux Russes

Assad: l’armée progresse

"Tout soutien fourni à Daesh passe via la Turquie et en coopération avec les Saoudiens et les Qataris".

Le président syrien Bachar al-Assad a déclaré que son armée réalisait des avancées sur "quasiment tous les fronts" depuis le début de l'intervention militaire de la Russie contre les miliciens takfiristes.

"Les terroristes ont pris de nombreuses régions en Syrie. Mais récemment, après la participation de l'armée de l'air russe (...), la situation s'est beaucoup améliorée et je peux dire que l'armée réalise des avancées sur quasiment tous les fronts", a affirmé M. Assad lors d'une interview à la chaîne de télévision chinoise Phoenix TV, diffusée dimanche en Syrie.

Dès le premier mois de l'intervention russe qui a débuté le 30 septembre, "les groupes terroristes ont reculé et ont commencé à s'enfuir par milliers vers la Turquie et vers certains pays européens", a-t-il déclaré.

A la question de savoir si la Russie a envoyé des forces terrestres en Syrie, M. Assad a répondu que "les Russes comptaient sur les forces terrestres syriennes" pour combattre les takfiristes de Daesh (EI). "Ils se coordonnent avec nous", a-t-il assuré.

Le président syrien a estimé qu'il s'agissait là d'"une différence majeure" avec la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, qui frappe Daesh en Syrie.

"Il n'y a absolument aucune coordination et aucun contact" entre le gouvernement syrien et les forces américaines, a affirmé M. Assad.

La Russie mène depuis fin septembre une campagne de bombardements contre les miliciens takfiristes en Syrie.

Les pays soutenant Daesh

Interrogé sur la création de Daesh, le président Assad a souligné qu’il a été créé en Irak en 2006 sous le nom de "l’Etat Islamique en Irak", et ce sous la supervision, de l’occupation américaine, ajoutant que Daesh et Nosra sont issus d’Al-Qaïda en Afghanistan.

"L’idéologie de Daesh est wahhabite, et la famille régnante en Arabie Saoudite soutient, formellement et publiquement, les établissements wahhabites. Alors il y a beaucoup de personnalités wahhabites qui peuvent envoyer des fonds à ce réseau. Au niveau logistique, tout soutien fourni à Daesh passe via la Turquie et en coopération avec les Saoudiens et les Qataris", a révélé le président al-Assad.

Et d’ajouter: "sans ce soutien logistique, Daesh n’aurait pas survécu car il n’a pas un incubateur populaire en Syrie".

"Daech est un corps étrange dans notre pays, mais il avait pu contrôler certaines zones via le terreur, la répression et la meurtre".

Répondant à une question sur les parties qui achètent le pétrole de Daesh, le président Assad a dit que cela se réalise essentiellement via la Turquie.

"L’argent vient du Qatar, de l’Arabie Saoudite et du gouvernement turc lui-même pour transporter le pétrole de la Syrie vers la Turquie car la plupart des champs pétroliers se trouvent près de la Turquie et l’Irak. Daesh vend le pétrole via la Turquie car il ne peut pas le faire à travers l’Irak qui est en lutte contre ce groupe takfiriste".

Encore trop tôt

A la question de savoir s'il prévoyait de se présenter à une éventuelle élection présidentielle, qui serait prévue dans le cadre d'un règlement politique en Syrie, M. Assad a répondu : "ceci est un droit".

 "Il est encore trop tôt pour dire si je serai candidat ou pas", a-t-il cependant affirmé.

Un calendrier de sortie de crise adopté par les grandes puissances à Vienne le 14 novembre prévoit une réunion entre représentants du pouvoir syrien et de l'opposition d'ici au 1er janvier 2016, la formation d'un gouvernement de transition dans les six mois, l'adoption d'une nouvelle Constitution puis des élections libres dans les dix-huit mois.

Mais le président syrien a remis en cause cette feuille de route affirmant qu'il ne pouvait y avoir de calendrier de transition prévoyant des élections tant que des régions étaient contrôlées par les terroristes.

M. Assad a indiqué par contre qu'il appuyait les efforts russes pour l'organisation d'une nouvelle réunion de dialogue entre le pouvoir et l'opposition, tout en martelant qu'il n'y aurait pas de solution politique "tant que le terrorisme n'est pas vaincu en Syrie".

Des divergences persistent sur les moyens de régler le conflit syrien, la Russie cherchant à associer le pouvoir syrien à toute solution alors que les Occidentaux réclament le départ du chef de l'Etat.

 

Avec Sana et AFP