L’Imam Khamenei a accusé les USA de vouloir obtenir par les voies politiques ce qu’ils ont échoué d’obtenir sur le terrain en Syrie. Poutine a dit que son pays est parfaitement conscient des manoeuvres américaines.

Le président russe Vladimir Poutine est arrivé lundi à Téhéran pour évoquer le conflit en Syrie avec le guide suprême l’ayatollah Sayed Ali Khamenei avant de participer à un sommet des pays exportateurs de gaz, a annoncé l'agence officielle Irna, cité par l'AFP.

M. Poutine s'est rendu directement à la résidence de l'ayatollah Khamenei avec qui il s'est entretenu de questions internationales, en particulier de la Syrie où l'Iran et la Russie sont engagés au côté de l’armée syrienne contre les miliciens takfiristes.

Une caisse qu'il a apporté avec lui et qui a été vue portée par ses gardes du corps a soulevé des interrogations sur son contenu.

Il s'est avéré, selon le site de la télévision iranienne arabophoone al-Alam qu'elle renfermait un   grand Coran manuscrit, qu'il a offert à l'imam Khamenei.

Ne pas faire confiance aux USA, dans la lutte contre Daesh

Durant la rencontre, l'Imam Khamenei a pris à charge les Etats-Unis, les accusant de vouloir réaliser leurs visées en Syrie par les voies politiques, et insistant sur la nécessité de les en interdire. Tout en rendant hommage au rôle joué par la Russie dans les questions de la régions, surtout en Syrie.

"Les plans américains sont particulièrement nocifs pour les Etats et les peuples de la région, et surtout pour la Russie et l'Iran, et il faut les faire avorter avec intelligence", a-t-il affirmé également, selon le correspondant de notre site al-Manar.

Selon le numéro un iranien, "c'est une erreur de faire confiance à la coopération et à l'aide des Etats-Unis et de l'Occident dans la lutte contre les groupes terroristes comme l'EI et Boko Haram", groupe takfiriste actif en Afrique de l'Ouest ayant fait allégeance à Daesh
"Selon des informations précises, les Américains et certains pays réactionnaires de la région aident directement Daesh en Irak et ont un rôle néfaste", a-t-il ajouté.

Et de poursuivre en répondant à la demande de départ du président syrien Bachar al-Assad, exigé inlassablement par les pays occidentaux, les monarchies du Golfe et la Turquie, en prélude au règlement de la crise syrienne: "personne n'a le droit d'imposer le départ de Bachar al-Assad, le président léitime de la Syrie, et qui a été élu de la part de la majeure partie de la population".

Quant au président russe, il a répondu être parfaitement conscient des tentatives américaines d'obtenir par les voies politiques ce qu'ils n'ont pu réaliser sur le terrain.

l'Iran est pour la Russie "un partenaire rassurant sur lequel on peut compter dans la région", a-t-il affirmé durant la rencontre.

Rencontre avec Maduro aussi

Après cet entretien, M. Poutine participera au sommet des pays exportateurs de gaz auxquels assisteront huit autres présidents et chefs de gouvernement.

Parmi eux figurent les présidents Nicolas Maduro (Venezuela), Evo Morales (Bolivie), Muhammadu Buhari (Nigeria) et Teodoro Obiang Nguema (Guinée-équatoriale). Le guide a reçu lundi matin MM. Maduro, Buhari et Nguema.

La Russie est intervenue le 30 septembre en Syrie, en lançant une campagne aérienne contre les groupes takfiristes, notamment ceux de Daesh et du front al-Nosra, branche armée d'al-Qaïda et de ses alliés.

L'Iran est l'autre grand allié du pouvoir syrien auquel il apporte une assistance militaire, notamment par l'envoi de "conseillers" et de "volontaires" sur le terrain.