Bouthaina Chaabane a rappelé que dès 2012, le président Assad a dit que le terrorisme était très dangereux et allait s’étendre à toute la région et au monde.
Les autorités syriennes ont jugé mardi que la réaction de l'Occident face au "terrorisme" était "trop peu et trop tard" même si elles ont souhaité qu'une large alliance se constitue pour annihiler ce "cancer".
"J'espère que les puissances internationales vont agir ensemble et mettre fin à ce cancer mais (...) la réaction de l'Occident, c'est trop peu et trop tard", a affirmé à l'AFP Bouthaina Chaabane, conseillère du président syrien Bachar al-Assad.
"C'est seulement quand le terrorisme a frappé Paris que le président (français François) Hollande a commencé à penser" à constituer une alliance, a-t-elle dit en allusion à la coordination inédite entre la France et la Russie contre la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat Islamique-EI) après les attentats meurtriers de Paris le 13 novembre.
Mme Chaabane a toutefois exprimé l'espoir que M. Hollande "réussira à mettre sur pied une alliance avec la Russie, les Etats-Unis et d'autres pays contre Daesh".
Onze jours après les attentats de Paris, les présidents français et américain se retrouvaient mardi à Washington pour durcir la lutte contre les wahhabites takfiristes de Daesh. François Hollande verra mercredi à Paris la chancelière allemande Angela Merkel et jeudi à Moscou son homologue russe Vladimir Poutine. Il recevra dimanche le président chinois Xi Jinping.
Il s'agit de renforcer la coordination entre les acteurs impliqués dans la lutte contre Daesh et, sur un plan politique, de tenter d'aller au-delà des divergences entre, d'un côté, Paris et Washington qui demandent le départ de M. Assad, et, de l'autre, Moscou qui soutient politiquement et militairement le chef de l'Etat syrien.
"Dès 2012, le président Assad a dit que le terrorisme était très dangereux et (que) si le monde ne nous aidait pas, cela s'étendrait à toute la région et au monde (...) mais l'Occident ne se préoccupe que de ses citoyens", a souligné Mme Chaabane.
"Mais que dire de nos citoyens qui sont tués depuis quatre ans. Nous criions au monde au sujet de ce terrorisme qui frappait chacune de nos villes et chacun de nos villages. Sur ce sujet, l'Occident n'a pas montré son leadership. Si l'Occident veut être respectable, il devrait montrer son leadership et considérer chaque vie humaine comme précieuse", a-t-elle ajouté.
La conseillère du président Assad a par ailleurs estimé que le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait fait preuve "d'un excès d'optimisme" en parlant d'une transition rapide en Syrie. "Personnellement, je ne suis pas très optimiste", a-t-elle dit.
La semaine dernière, M. Kerry avait jugé que la Syrie était peut-être à quelques "semaines" seulement d'une "grande transition" politique entre le pouvoir syrien et l'opposition armée.
Avec AFP