Désormais, le gouvernorat de Lattaquié se trouve sous la couverture du croiseur Moskva et de son Fort, l’équivalent du S300. L’opération russe au nord visait les milices turkmènes, soutenues par Ankara, et les Caucases !
Au moment où Ankara lançait une information suspecte selon laquelle les deux pilotes russes du Su-24 qu’elle a abattu ce mardi sont encore en vie, Moscou haussait le ton, menaçant de rompre ses liens militaires avec elle et de bombarder tout avion qui survole l’espace aérien syrien.
Par la voix de son ministère de la Défense, la Russie a averti qu’elle allait abattre tout appareil qu'elle juge représenter une menace .
Selon le site de la télévision russe Russia Today, le ministère a également indiqué que tout l’espace aérien du gouvernorat de Lattaquié se trouve désormais sous la couverture de son croiseur maritime Moskva. Stationné dans la Méditerranée, il dispose à son bord d’un système anti aérien maritime, le Fort, similaire au S-300 terrestre.
Hélicoptère touché... Sauveteur russe tué
En outre, il est question d’un hélicoptère russe qui a été pris pour cible par les miliciens en Syrie et d’un russe qui a été tué.
Selon Russia Today, une vidéo dans laquelle l’Armée syrienne libre déclare avoir tiré sur un hélicoptère de fabrication russe, a été postée sur YouTube. Les images montrent deux hélicoptères en train de survoler une zone boisée. Puis un combattant arme un lance-roquettes anti-char américain Tow et tire, en criant avoir touché l’appareil. « Ensuite, on voit un hélicoptère au sol, filmé de loin. Un coup direct l’a fait exploser”, décrit RT.
L’agence Reuters avait annoncé que les miliciens syriens avaient touché un hélicoptère de fabrication russe, forcé de faire un atterrissage d’urgence dans une région dans la province de Lattaquié, contrôlée par le gouvernement syrien.
Dans la soirée, l’Etat-major russe rendait compte de la mort d’un membre de l'opération de sauvetage engagé pour retrouver les deux pilotes russes, lorsque l’hélicoptère à bord duquel il se trouvait a été victime d’un tir. Selon Sputnik, les membres de l'équipe de sauveteurs et l'équipage de l'hélicoptère ont été évacués à la base syrienne de Hmeymim.
Au total, indique Sputnik, deux hélicoptères ont participé à l'opération de sauvetage, d'après l'Etat-major général. L'opération continue malgré l'incident.
Les deux pilotes en vie... Accalmie russe ?
Auparavant, la Turquie a lancé une information suspecte sur le sort des deux pilotes de l’avion russe, émettant l’espoir qu’ils étaient encore en vie et soulevant des questions sur son objectif.
"La Turquie dispose d'information selon lesquelles les deux pilotes sont en vie et la Turquie essaie de les récupérer", a indiqué sous couvert de l'anonymat le responsable turc à l’AFP.
Alors que les précédentes informations émanant de sources proches de l'insurrection syrienne avaient indiqué que l'un des deux militaires russes avait été tué par des miliciens après son éjection et que le second était toujours porté disparu.
Sputnik a rapporté citant l'Etat-major général russe que selon les premières informations, un des pilotes a été tué depuis le sol alors qu'il effectuait un vol en parachute après s'être éjecté pour se mettre en lieu sûr.
Au milieu de la soirée, le nouveau ministre turc des Affaires européennes, Volkan Bozkir, a donné une déclaration dans laquelle il assurait que malgré l'incident du bombardier russe Ankara ferait tout son possible pour améliorer ses relations avec Moscou.
"Nous entretenons de très bonnes relations avec la Russie. Je suis persuadé que la Turquie s'emploiera à les améliorer davantage. Je veux que ce problème [l'incident de l'avion, ndlr] ne porte pas préjudice à long terme aux relations entre nos deux pays. Certes, ces événements seront élucidés dans les jours qui viennent et des déclarations appropriées seront faites", a indiqué M. Bozkir lors de la cérémonie de passation des pouvoirs entre lui et son prédécesseur.
Une violation turque, l'opération russe se poursuit contre les turkmènes
Aussi bien l’information des deux pilotes soi-disant en vie et cette déclaration pourraient laisser deviner une volonté d'accalmie de la Turquie .
Mais dans la soirée, l’Etat-major russe rendait compte d’une violation de l'espace aérien syrien par un avion militaire turc, captée par les radars de la base militaire syrienne de Hmeymim dans l’espace aérien syrien.
Le ministère de la Défense avait auparavant assuré que malgré le Su-24 abattu, l’opération en Syrie se poursuivra.
Il s’est aussi expliqué sur les raisons pour lesquelles son chasseur-bombardier abattu participait à des opérations aux côtés des troupes gouvernementales syriennes au nord de Lattaquié : les groupuscules visés étaient d'ethnie turkmène et comprennent des ressortissants originaires du Caucase du Nord russe.
En réclamant le droit de "protéger ses frontières", le président turc Recep Tayyip Erdogan, a tenu à condamner fermement mardi soir l'intensification des attaques contre les Turkmènes".
"Dans ce secteur, il y a des Turkmènes, pas Daech ", a déclaré M. Erdogan. "Ces assauts ont pour but de maintenir en vie le régime d'Assad", a-t-il ajouté.
"En tant que Turcs, nous avons toujours soutenu nos frères qui vivent dans cette région et nous continuerons de les soutenir", a affirmé M. Erdogan, selon l’AFP.