"Des terroristes ouïgours et tchétchènes constituent la majeure partie de la population vivant dans la région de Bayir-Bucak où l’incident a eu lieu".
La Russie possède suffisamment d'informations attestant que la Turquie achète du pétrole à l'Etat islamique (Daech) et elle peut utiliser ces éléments pour saisir les instances judiciaires internationales.
Dans une interview accordée mardi à l'agence Sputnik, l'ex-chef du bureau de renseignement à l'État-major général turc Ismail Hakki Pekin a indiqué que Moscou pourrait utiliser les informations sur le trafic de pétrole entre l'Etat islamique et la Turquie pour traduire cette dernière devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.
Prié de commenter la destruction d'un Su-24 russe par un missile air-air turc au-dessus de la Syrie, M. Hakki Pekin a souligné que l'avion abattu ne manifestait pas d'intentions hostiles envers la Turquie.
"Des terroristes ouïgours et tchétchènes constituent la majeure partie de la population vivant dans la région de Bayir-Bucak où l'incident a eu lieu. Abattre un avion engagé dans une opération contre ces éléments terroristes était une erreur grossière. Le Su-24 russe ne constituait aucune menace pour la Turquie et n'affichait pas de comportement hostile", a déclaré l'ex-chef du renseignement militaire turc.
Selon lui, la Russie pourrait utiliser les informations concernant la vente de pétrole par les terroristes via le territoire turc pour traduire Ankara devant les juridictions internationales.
"Si cela se produit, la Turquie se retrouvera vraiment dans une situation difficile", a indiqué Ismail Hakki Pekin.
D'après lui, Moscou pourrait également répondre d'une autre manière à la destruction de son bombardier.
"Rappelez-vous les sanctions décrétées par la Russie contre la Géorgie en 2008 et celles infligées à l'Ukraine en 2014. En outre, en réponse à l'intensification des activités de l'Otan, la Russie a déployé des systèmes de missiles Iskander sur son littoral de la mer Baltique. Moscou possède un potentiel puissant dans ce domaine", a affirmé l'expert.
Il est persuadé que la Turquie s'éloigne de plus en plus de l'Iran, de la Syrie et de l'Irak pour s'engager dans le sillage des Etats-Unis.