"On comprend bien que certains milieux influents en Turquie en tiraient de gros bénéfices, en s’enrichissant pratiquement sur la guerre. Tous ces facteurs cumulés expliquent les raisons du comportement des militaires turcs"
Certains experts supposent qu'un bombardier russe Su-24 a été abattu par l'aviation turque à titre de vengeance pour les frappes aériennes portées par la Russie contre les positions des djihadistes de l'Etat islamique en Syrie.
Pour comprendre les raisons de la destruction de l'avion russe par la Turquie, il faut examiner la politique syrienne d'Ankara qui accorde toujours une assistance aux djihadistes de l'Etat islamiques (EI), a déclaré à Sputnik le vice-président du Parti démocratique des peuples (HDP), Nazmi Gür.
"Il faut tout d'abord évaluer le rôle qu'Ankara a joué et joue toujours dans la crise syrienne ces cinq dernières années. Ensuite, on ne doit pas non plus oublier que les Turkmènes syriens n'étaient au début ni bien armés ni organisés et n'aspiraient pas trop à faire la guerre contre Assad", a relevé l'expert.
Selon M.Gür, c'est la Turquie qui les a entraînés, armés et soutenus face à Damas.
"Et finalement, cette région de la Syrie (à la frontière avec la Turquie, ndlr) n'est actuellement plus uniquement peuplée par des Turkmènes. Différents groupes d'extrémistes radicaux s'y sont également installés. Tout le monde le sait, comme le fait que ces derniers bénéficient toujours d'un soutien de la Turquie", a indiqué le vice-président du parti pro-kurde.
Et de rappeler que l'aviation russe s'était mise à liquider les terroristes qui se livraient entre autres à la contrebande du pétrole.
"On comprend bien que certains milieux influents en Turquie en tiraient de gros bénéfices, en s'enrichissant pratiquement sur la guerre. Tous ces facteurs cumulés expliquent les raisons du comportement des militaires turcs", a conclu M.Gül.
Installés de longue date à Alep, Homs, Raqqa et au nord de Lattaquié, les Turkmènes syriens ont toujours vécu en bonne entente avec les populations arabes et kurdes. Mal aimés du régime de Hafez Al-Assad, le défunt père de l’actuel président syrien Bachar el-Assad, qui les stigmatisait pour leurs liens avec la Turquie, ils ont résisté des années durant à sa politique d’assimilation arabe. Quand les hostilités ont éclaté sur le sol syrien en 2011, les Turkmènes se sont ralliés aux forces anti-Damas. Ils se battent plutôt aux côtés de l’Armée syrienne libre (ASL), même si certains ont rallié l’EI, à Raqqa.