Les horreurs commises par Daesh au 21ème siècle rappellent celles commises par l’armée des Frères du roi Abdel Aziz Ben Saoud, au 20ème siècle, contre les tribus d’Arabie.
L'Arabie saoudite semble de plus en plus agacée par les accusations qui se font plus fortes depuis les attentats de Paris selon lesquelles le Royaume aurait aidé à la création et au financement de Daesh. Le pays a décidé de réagir devant la justice.
Plus encore, depuis ces attentats, les liens entre Daesh et Wahhabisme, lecture rigoriste de l'islam, sont de plus en plus dévoilés par les médias occidentaux. Le wahhabisme étant la religion d'Etat de l'Arabie, les accusations n'en sont que plus fortes encore.
Dernièrement l'écrivain algérien et prix Goncourt Kamel Daoud a expliqué à la Une du New York Times que «l'Arabie saoudite est une Daesh qui a réussi». S’étonnant de ce qu’il a considéré être « le déni de l’Occident face à ce pays », il a déploré son double jeu, « en menant la guerre contre l’un, et en serrant la main de l’autre ».
« On veut sauver la fameuse alliance stratégique avec l’Arabie saoudite tout en oubliant que ce royaume repose sur une autre alliance, avec un clergé religieux qui produit, rend légitime, répand, prêche et défend le wahhabisme, islamisme ultra-puritain dont se nourrit Daesh », a-t-il écrit.
Daoud dénigre les estimations selon lesquelles l’Arabie est une cible potentielle de Daesh, car elles négligent selon lui « le poids des liens entre la famille régnante et le clergé religieux qui assure sa stabilité ». Selon lui, ce même clergé saoudien qui « produit l’islamisme qui menace le pays assure aussi la légitimité du régime ».
Dans sa rhétorique, le royaume wahhabite oppose à ces accusations le fait que si quelques-unes des lois pénales en vigueur dans le pays peuvent effectivement ressembler aux punitions dans l'organisation terroriste, il n'en demeure pas moins que le royaume saoudien est un État souverain qui respecte la primauté du droit et utilise ces peines avec légalité.
C’est oublier comment s'est fondé cet Etat. En effet, les horreurs de Daesh en Irak et en Syrie en ce début du 21ème siècle rappellent celles commises au début du 20ème siècle par l'armée d'Abdel Aziz Ben Saoud, qu'il avait appelée "Les Frères", pour amener les différentes tribus d'Arabie à embrasser le Wahhabisme et à se plier à la dynastie des Saoud. A la diférence que les premières sont médiatisées, et les dernières non connues.
Face à cette stigmatisation, la presse saoudienne affirme que les autorités du pays ont décidé d'une nouvelle tactique contre ceux qui le comparer à Daesh : les poursuivre en justice.
Selon un rapport publié dans le journal pro-gouvernemental Al-Riyad, le ministère de la justice saoudien envisage de poursuivre par exemple un utilisateur de Twitter qui a suggéré que la peine de mort récente d'un artiste palestinien pour apostasie était de la même veine que ce que pratique Daesh
Le ministère a précisé qu'il n'hésiterait pas à poursuivre tous les médias qui «calomnieraient la magistrature religieuse du royaume».
Tout en ajoutant que l'utilisation de la peine capitale telle la décapitation fait partie d'un système juridique basé sur la charia, ce qui garantirait, selon le ministère saoudien, l'équité, le ministère qui ajoute dans son communiqué: «Daesh n'a pas de légitimité à décider de tuer des gens».
Conclusion qui en découle: Daesh n'est pas Daesh, seule l'Arabie est Daesh!
Avec RT