Plus de 800 Palestiniens arrêtés. Divergences "sans précédent" entre les dirigeants politiques et les responsables militaires de l’occupation, révèle Maariv.
Depuis le 1er octobre, les opérations de résistance à l'arme blanche, à l'arme à feu ou à la voiture bélier contre forces d’occupation ou colons ne connaissent pas de répit.
Cinq soldats israéliens dont un lieutenant colonel ont été blessés ce vendredi dans une opération de résistance à la voiture bélier près de Beit Ummar, non loin d’AlKhalil Hébron au sud de la Cisjordanie occupée, a indiqué un porte-parole de l'armée d’occupation israélienne.
Selon le site palestinien Arabs48, les forces d’occupation ont ouvert le feu sur l’auteur de cette attaque qui a été blessé. Il s’agit du jeune palestinien Omar Zaakik (18 ans).
Peu avant cette opération, les soldats de l’occupation avaient pris d’assaut la localité de Beit Ummar à l’issue d’affrontements avec des jeunes Palestiniens.
Toujours ce vendredi, un Palestinien a également percuté avec sa voiture des soldats israéliens postés à une station de bus en Cisjordanie occupée avant de tomber en martyre. Un colon israélien a ouvert le feu contre lui, le tuant sur le coup.
"La voiture d'un Palestinien a heurté deux soldats israéliens à une station de bus (près de la colonie israélienne de Kfar Adoumim, au nord-est de Jérusalem (occupée)", a indiqué la police d’occupation.
L’auteur de cette opération martyre est Fadi Hassib, un Palestinien originaire de Ramallah dont le frère est également tombé en martyre après avoir lui aussi percuté en voiture des colons israéliens.
Trois martyrs Palestiniens
Jeudi, trois Palestiniens sont tombés en martyre, l'un en tentant d'attaquer au couteau des garde-frontières de l’occupation, les deux autres lors d'affrontements avec des soldats israéliens.
A l'intersection de Tappuah, au sud de Naplouse, un Palestinien est sorti brusquement d'un véhicule et a couru, un couteau à la main, vers des garde-frontières qui l'ont tué, a prétendu la police israélienne, citée par l'AFP.
Le ministère palestinien de la Santé l'a identifié comme Samer Hassan Srissi, 51 ans. Il est à noter que les forces d’occupation ont interdit aux ambulances de le secourir.
Peu auparavant, un Palestinien de 21 ans, Yahya Taha, est tombé en martyre après avoir été atteint par des tirs israéliens à la tête au cours de heurts à Qatanna, un village palestinien situé au nord-ouest de Jérusalem, a indiqué le même ministère palestinien.
En fin de journée, les services de secours palestiniens ont indiqué qu'un troisième palestinien de 19 ans, Khaled Jawabrah, avait été tué par des tirs des forces israéliennes lors de heurts non loin d’AlKhalil Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée par « Israël ».
Selon les prétentions d’une porte-parole de l'armée d’occupation, Khaled Jawabrah tenait un cocktail Molotov et tentait de viser des voitures israéliennes.
Selon le ministère palestinien de la Santé, le nombre de palestiniens tombés en martyre, depuis début octobre, s’est élevé à 103 martyrs, dont 22 enfants et 4 femmes. Et plus de 10.000 Palestiniens ont été blessés, a-t-on ajouté de même source, citée par Palestine Today.
22 soldats ou colons israéliens ont également été tués depuis le début de ce soulèvement visant à contrer les répressions israéliennes et la profanation de la mosquée sainte d’AlAqsa.
Plus de 800 Palestiniens arrêtés
Entre-temps, le ministre israélien de la guerre Moshé Yaalon a indiqué que plus de 800 Palestiniens avaient été arrêtés en deux mois par les forces d’occupation israéliennes.
Il a également annoncé la construction à l'ouest d’AlKhalil Hébron une nouvelle "barrière renforcée du même genre que celle érigée le long de la frontière avec l'Egypte".
Selon Yaalon, la barrière existante entre Tarqumiya et Meitar, deux points de passage vers les territoires occupés distants l'un de l'autre d'une quarantaine de kilomètres, a été "forcée" par les Palestiniens.
"C'est pourquoi nous avons besoin d'un ouvrage beaucoup plus massif dont la construction devrait prendre entre un an et un an et demi", a-t-il dit.
Divergences entre Israéliens
Une polémique a vu le jour en « Israël » sur des divergences supposées entre l'appareil militaire et le gouvernement de Benjamin Netanyahu concernant la manière de faire face à la situation en Cisjordanie.
Ce territoire palestinien est occupé depuis 1967 par les Israéliens.
Selon des propositions de l'armée d’occupation exposées à des journalistes, les militaires préconiseraient, dans le but d’apaiser la situation, qu' « Israël » livre armes, munitions et véhicules blindés à l'Autorité palestinienne et assouplisse la délivrance de permis aux Palestiniens pour travailler en Israël.
Interrogé par l'AFP, un responsable militaire qui a requis l'anonymat a toutefois précisé que "le retour au calme constituait une condition préalable à l'application de ces mesures".
Des responsables politiques, notamment parmi les proches de Netanyahu, les ont en tout cas catégoriquement rejetées.
Sur la radio publique, le ministre de l'Energie Youval Steinitz s'est dit favorable à un durcissement vis-à-vis de l'Autorité palestinienne en préconisant la fermeture de la télévision et de la radio publiques palestiniennes, accusées "d'incitation à la violence".
Selon le quotidien Maariv, ces divergences traduisent un fossé "sans précédent" entre les dirigeants politiques et les responsables militaires, qui ont mis en garde contre le risque "d'anarchie qui pourrait résulter d'une perte totale de contrôle de l'Autorité palestinienne en cas d'escalade".