Seuls 126 combattants islamistes ont été identifiés, relève l’étude qui évalue entre 385 et 775 le nombre de civils tués dans ces frappes, dont 164 à 168 enfants.
Les frappes de drones de la CIA au Pakistan ont provoqué la mort de centaines de civils depuis la mise en place de cette politique en 2004 afin d'éliminer les combattants islamistes, selon une étude du Bureau pour le journalisme d'investigation, une ONG basée à Londres.
Les conclusions du rapport publié jeudi ont été fermement démenties vendredi par des responsables américains.
La CIA a effectué 291 frappes de drones en sept ans, dont 236 depuis l'arrivée de Barack Obama au pouvoir en janvier 2009, tuant entre 2.292 et 2.863 personnes, selon les auteurs de l'étude.
Seuls 126 combattants islamistes ont été identifiés, relève l'étude qui évalue entre 385 et 775 le nombre de civils tués dans ces frappes, dont 164 à 168 enfants.
"Les victimes civiles semblent avoir diminué au cours de l'année écoulée.
Mais le Bureau dispose de preuves crédibles de la mort d'au moins 45 civils dans 10 frappes pendant cette période", affirme le rapport.
Les Etats-Unis ne reconnaissent pas officiellement utiliser des drones au Pakistan pour éliminer les combattants d'Al-Qaïda.
Pour des responsables américains s'exprimant sous couvert d'anonymat, les
chiffres de cette étude sont "faux". "Ils sont loin de la réalité", a affirmé l'une de ces sources à l'AFP.
"L'année passée, environ 600 militants, dont une vingtaine de chefs terroristes ont été éliminés. Au cours de cette période, nous n'avons eu confirmation d'aucune victime civile", a-t-elle précisé.
Selon elle, 2.000 militants d'Al-Qaïda ont été tués depuis 2001 pour environ 50 "non-combattants", dont aucun depuis mai 2010.
"Le Bureau pour le journalisme d'investigation soutient lui-même qu'il ne peut corroborer ces affirmations. Nous voyons le champ de bataille en temps réel, pas le Bureau pour le journalisme d'investigation", a-t-elle jugé.
Mirza Shahzad Akbar, un avocat pakistanais qui poursuit en justice la CIA, est l'un de ceux qui accusent l'agence de renseignements de provoquer la mort de civils.
"Ses preuves, si on peut parler de preuves, viennent d'un communiqué de presse. Sa campagne vise à mettre des cibles sur le dos des Américains servant au Pakistan et en Afghanistan. Son objectif est clair comme du cristal", a estimé le responsable américain.