Le muezzin de la mosquée a été tué et trois fidèles blessés dans cette fusillade.
Le groupe terroriste takfiriste Daech(EI) a revendiqué la fusillade contre une mosquée chiite (un mort, trois blessés) de jeudi dans le nord du Bangladesh, a annoncé vendredi le réseau de surveillance américain des sites islamistes (SITE).
Les assaillants avaient ouvert le feu sur les fidèles de la mosquée de Shibganj, à 125 km au nord de Dacca, réunis pour la prière du soir. La télévision a diffusé des images de vitres brisées et de sang sur le sol de cette mosquée pourtant placée sous haute sécurité.
Le muezzin de la mosquée a été tué et trois fidèles blessés dans cette fusillade, rare attaque contre la minorité chiite dans ce pays à majorité sunnite.
Selon SITE, l'EI a revendiqué cette attaque dans un message sur twitter. Les autorités du Bangladesh assurent régulièrement que le groupe terroriste Daech n'est pas présent dans le pays mais l'EI a revendiqué une série de violences commises ce mois-ci, dont l'agression par balle d'un prêtre italien grièvement blessé et la mort du responsable d'un lieu de culte soufi.
Les mesures de sécurité ont été renforcées au Bangladesh après la pendaison dimanche de deux dirigeants de l'opposition pour leur participation à des crimes de guerre lors du conflit pour l'indépendance en 1971.
"Deux sunnites de la région sont interrogés sur cette fusillade", a dit le chef de la police de Shibganj, Ahsan Habib, à l'AFP vendredi, précisant qu'il n'y avait pas eu d'arrestation formelle.
Cette attaque est survenue au lendemain de la mort d'un islamiste tué par la police. Cet islamiste, membre d'une organisation interdite, était soupçonné d'avoir lancé des grenades sur le principal lieu de culte chiite à Dacca en octobre, lors d'une attaque qui avait fait deux morts.
Les experts s'interrogent sur la présence de l'EI au Bangladesh.
"Ce qui est présenté comme des attaques de l'EI en Asie du sud, en particulier au Bangladesh, n'a pas de lien direct avec l'EI", estime Ajai Sahni, analyste de l'Institute for Conflit Management, un think tank basé à Delhi.
"Des factions ou des éléments au sein de groupes radicalisés ou terroristes en place dans ces régions ont déjà par le passé annoncé leur ralliement à l'EI et continuent de mener les activités qu'ils avaient avant leur transfert".
Un responsable de la communauté chiite bangladaise Mir Zulfiqar Ali a fait part de l'inquiétude croissante des membres de la communauté.
"Nous sommes préoccupés parce qu'il s'agit de la deuxième attaque nous visant. Tout ce que nous pouvons faire, c'est condamner de telles attaques et demander au gouvernement de renforcer la sécurité dans nos mosquées et nos lieux saints", a-t-il dit à l'AFP.
Le Bangladesh compte environ 2,2 millions de chiites, sur une population de 160 millions d'habitants.
La police a annoncé avoir renforcé la protection des lieux saints chiites, en particulier les mosquées de Dacca, dès avant la prière de ce vendredi.