Il n’avait "pas encore" la garantie d’avoir une majorité.
Le gouvernement de David Cameron a intensifié ses efforts ce dimanche pour obtenir un consensus autour de l'extension à la Syrie des frappes britanniques contre le groupe terroriste takfiriste Daech, dans l'espoir d'un vote au Parlement la semaine prochaine.
Selon la presse dominicale, le vote à la Chambre des Communes pourrait avoir lieu dès mercredi. Mais le ministre de la Défense, Michael Fallon, a indiqué dimanche à la BBC que le gouvernement n'avait "pas encore" la garantie d'avoir une majorité, préalable inconditionnel avant de soumettre la question au Parlement.
Le gouvernement attend notamment la réunion lundi du parti d'opposition travailliste qui doit définir sa ligne de conduite. Le leader du Labour, Jeremy Corbyn, a répété dimanche qu'il était vigoureusement opposé aux frappes qui ne feraient qu'"entraver les efforts diplomatiques dans la région et causer des pertes civiles".
Mais des dizaines de députés travaillistes ont d'ores et déjà fait part de leur intention de soutenir le gouvernement conservateur. Plusieurs ministres de David Cameron ont appelé les parlementaires du Labour ce week-end pour finir par les convaincre ou essayer de les faire changer d'avis.
"Nous continuons à plaider notre cause. Nous ne prenons pas à la légère une extension de notre action militaire. Il y a des questions légitimes et nous tâchons d'y répondre.", a souligné Michael Fallon.
Il a assuré que les bombardements que la RAF effectue déjà contre l'EI en Irak n'avaient pas causé une seule victime civile, "grâce à la précision des frappes".
"Nos alliés nous ont demandé de les aider. La France l'a fait de manière très directe", a ajouté le ministre qui, tout comme David Cameron, se veut prudent.
Car un veto du Parlement, comme celui de 2013 contre une intervention à l'encontre du régime de Bachar al-Assad, "nuirait à la réputation de la Grande-Bretagne à l'international et le pays serait moins en sécurité", a-t-il dit.
"Je ne pense pas que les frappes règleraient le problème", a répliqué M. Corbyn.
Alors que de nombreux députés du Labour réclament d'avoir la liberté de voter selon leur âme et conscience, Jeremy Corbyn a annoncé qu'aucune décision n'avait été prise à cet égard. "Beaucoup de députés hésitent encore. Nous continuons à discuter", a indiqué l'ancien président de l'organisation "Stop the War".
Samedi, une manifestation contre d'éventuelles frappes britanniques en Syrie n'avait rassemblé samedi que 5.000 personnes à Londres.