Dans la province sud d’Alep, il ne reste plus que deux localités pour sécuriser toute cette zone
La 4ème division mécanisée de l’armée syrienne a récemment déployé ses chars T-90 de pointe nouvellement arrivés sur le front d’Alep Sud pour la première fois afin de poursuivre leur poussée vers les villes de Kefraya et Al-Fou’aa, a révélé dimanche l’agence iranienne Fars News, citant des sources militaires.
Le char russe T-90 offre à l’armée syrienne plusieurs caractéristiques que leurs chars T-55 et T-72 n’ont pas, y compris un canon 2A46M 125; un moteur V-12 piston à quatre temps; et surtout, l’EER Kontakt-5 (blindage réactif).
Une grande partie de la réussite de la milice wahhabite takfiriste Daesh (Etat islamique-EI) dans le nord de la Syrie provient de ses missiles antichar TOW fabriqués par les USA. Cependant, avec le Kontakt-5 ERA, les chars T-90 devraient être assez forts pour supporter l’impact du missile TOW.
L’armée syrienne, les Forces de défense nationale (NDF) et les combattants du Hezbollah ont intensifié leurs opérations conjointes contre les terroristes de Daesh dans la province d’Alep, spécialement après le 30 septembre quand la force aérienne russe a lancé ses frappes aériennes massives contre les miliciens dans ce pays en crise…
Deux localités seulement pour sécuriser la province sud d'Alep
Sur le terrain, les combats se poursuivent dans les provinces d’Alep, de Lattaquié et Hama.
Selon le journal libanais al-Akhbar, les conquêtes les plus importantes ont été réalisées par l’armée syrienne et ses alliés.
Dans la province sud d’Alep, les combats sont au plus for. Les attaques des milices dans cette région contre les positions fortifiées de l’armée malgré leur grand nombre, se soldent toujours par un échec.
La dernière attaque contre la localité de Azizah a été la plus violente, vu qu’un nombre important d’attaques suicide y ont été perpétrées et plus de 50 miliciens de la branche d’Al-Qaïda le front al-Nosra y ont péri. La bataille prochaine a pour objectif de l’armée de récupérer les deux localités de Khan-Toumane et Zarbeh , ce qui lui permettra de prendre toute la province d’Alep du sud et de se trouver aux confins avec sa province est.
L'artillerie turque participe au bombardement des positions de l'armée
Dans la province nord-est de Lattaquié l’armée a réussi a prendre plusieurs collines dont la dernière est Kachkar . Selon des sources de l’armée syrienne, l’artillerie de l’armée turque prend part aux attaques menées par les milices contre les positions de l’armée situées à la montagne Zahieh, ce qui a poussé cette dernière à s’en retirer.
Sur les fronts de la province de Hama, les milices Jaïch al-Nasr et Jound al-Aqsa mènent sans répit des attaques contre les positions de l’armée au nord et à l’est. Elles ont rappelé des renforts de plusieurs dizaines de véhicules en provenance de la province sud d’Alep vers la province nord de Hama.
Homs, bientô entièrement sécurisée
A Homs, les miliciens se préparent à quitter le dernier quartier qu’ils contrôlaient encore dans cette ville, Waer.
Selon le gouverneur, Talal Barazi, cité par l'AFP, une réunion est prévue mardi entre des représentants du gouvernement syrien et des milices, en présence du représentant de l'ONU, Yacoub Helou.
"Son but est d'obtenir un règlement définitif de la situation à Waer, qui devrait se traduire par l'évacuation des hommes armés et des armes, ainsi que le retour des institutions de l'Etat dans ce quartier", a déclaré M. Barazi à l'AFP.
"La réunion aura lieu dans mon bureau en présence du représentant de l'ONU, Yacoub Helou et d'une délégation de Waer", a précisé le gouverneur.
Selon lui, dans le quartier de Waer, vivent actuellement environ 75.000 personnes contre 300.000 avant le début du conflit en Syrie en mars 2011, a-t-il précisé.
"Si les préparatifs en cours aboutissent, une solution définitive interviendra dans les prochaines semaines", a ajouté M. Barazi affirmant que les aides humanitaires n'ont jamais cessé d'arriver dans le quartier Waer.
En mai 2014, la vieille ville de Homs, qui fut surnommée par les rebelles "capitale de la révolution" a été libérée par l'armée après un siège de deux ans et des bombardements et combats qui ont dévasté ce secteur historique.
Combats entre front al-Nosra et la milice arabo-kurde pro us
Dans le nord d’Alep, il est question selon l’OSDH relayée par l’AFP de la mort d’au moins 23 miliciens ont péri dans des affrontements entre milices islamistes et la milice arabo-kurde pro américaine .
Selon cette instance qui siège à Londres, 15 miliciens du Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, ont été tués dimanche dans des affrontements qui ont débuté la semaine dernière.
Les combats ont également fait au moins huit morts du côté de la milice des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition formée par les Américains par les Unités de protection du peuple kurde (YPG) et des combattants arabes de l'Armée de la Révolution (Jaich al-Thouwar).
Le journaliste kurde Arin Shekhmos a affirmé à l'AFP que les combats ont commencé il y a quatre jours quand le Front Al-Nosra et ses alliés ont attaqué une position de l'Armée de la Révolution.
Des accrochages sporadiques avec les FDS ont eu lieu près de la localité frontalière de Azaz dans le nord de la province d'Alep, suivis par des tirs de roquettes d'Al-Nosra et d'islamistes contre un quartier kurde dans la ville d'Alep. Cette minorité représente 10% de la population de cette agglomération.
En outre, selon l'OSDH, le Front Al-Nosra a décapité dimanche deux hommes accusés de travailler avec l'Armée de la Révolution.
Toujours selon l’AFP, en toile de fond de ces combats figure l'opposition entre la Turquie voisine et les forces kurdes. Ces dernières accusent Ankara de soutenir militairement et financièrement les islamistes. De son côté, la Turquie a averti à plusieurs reprises qu'elle ne permettra pas l'établissement d'une région kurde autonome à sa frontière.
Il existe par ailleurs une tension récurrente entre les forces kurdes et les éléments les plus radicaux de la rébellion syrienne. La minorité kurde n'a jamais rejoint la rébellion contre Bachar al-Assad bien qu'elle fut opprimée par ce dernier.
Elle s'est fixée comme objectif de constituer sa propre zone autonome et n'a pas permis aux forces rebelles de mener des opérations sur son "territoire" après le retrait des forces du régime en 2012.
Les YPG, la plus importante force armée kurde en Syrie, a cependant joué une rôle de premier plan dans la lutte contre Daesh dans le nord de la Syrie.
Cette milice kurde a annoncé récemment la création des FDS, une alliance avec des groupes arabes regroupant des chrétiens et tribus arabes sunnites.
Elle a obtenu l'appui de la coalition militaire conduite par les Etats-Unis et a réussi à reprendre aux jihadistes près de 200 villages dans la province de Hassaké, dans le nord-est de la Syrie.