23-11-2024 01:44 PM Jerusalem Timing

GB/émeutes: Cameron appelle l’ex-chef de la police new-yorkaise à l’aide

GB/émeutes: Cameron appelle l’ex-chef de la police new-yorkaise à l’aide

Téhéran a convoqué le chargé d’affaires britannique pour lui faire part de sa préoccupation quant au traitement violent infligé aux manifestants, en appelant à prendre en considération leurs revendications.

   
   Le Premier ministre britannique David Cameron a demandé à l'ancien chef de la police new-yorkaise Bill Bratton son aide en tant que consultant pour tenter de mettre fin aux émeutes qui secouent plusieurs villes d'Angleterre, rapportent vendredi des médias américains.
   M. Bratton a déclaré avoir reçu un appel de M. Cameron vendredi pour lui demander d'être consultant pour Scotland Yard, selon les sites internet des chaînes NBC et ABC News.
   M. Bratton, qui a aussi dirigé les polices de Boston et Los Angeles, a précisé à NBC qu'il s'attendait à prendre ses fonctions bientôt, mais pas à s'installer en Grande-Bretagne de manière permanente.
   Le poste est prévu sur le long terme, mais est offert au moment où les émeutes qui secouent Londres et plusieurs autres villes britanniques depuis la semaine dernière ont débouché sur cinq tués et plusieurs quartiers incendiés.
   La Grande-Bretagne a connu deux jours d'accalmie après quatre nuits d'émeutes et de pillages, qui ont conduit à 1.500 arrestations à travers le pays.
 

Le calme prévaut malgré un 5e mort, polémique avec la police
   
   Le calme semblait revenu vendredi en Grande-Bretagne après deux nuits consécutives sans émeute, un répit bienvenu pour le Premier ministre David Cameron qui a affiché une extrême fermeté mais faisait face à un début de polémique avec la police.
   Les violences qui ont embrasé le pays pendant quatre jours ont toutefois fait un cinquième mort vendredi, un homme de 68 ans, retrouvé inconscient en début de semaine après avoir tenté d'éteindre un incendie allumé par des émeutiers à Londres. Il a succombé à ses blessures. Un suspect de 22 ans a été arrêté pour meurtre.
   Quatre autres personnes ont péri dans les troubles, un homme grièvement blessé par balles lundi dans la capitale, et trois hommes écrasés par une voiture à Birmingham (centre), alors qu'ils protégeaient leur quartier des pillards.
   Conjugué avec la pluie, le déploiement massif des forces de l'ordre ces derniers jours semble avoir calmé le jeu à Londres, comme dans les autres grandes villes du pays où aucun incident sérieux n'a été rapporté depuis mercredi soir. La capitale est, elle, épargnée depuis mardi.
   La police poursuit, il est vrai, sa contre-offensive, avec l'arrestation de plus de 1.500 personnes depuis le début des troubles, ce qui oblige les tribunaux à travailler sans relâche. Et elle continue à publier les photos de suspects capturées par les caméras de surveillance. A Birmingham, elles sont même retransmises sur un écran géant, installé sur une camionnette de la police qui sillonne la ville.
  

Malgré la baisse de la tension, les autorités, prudentes à la veille du week-end, ont décidé de maintenir une très forte présence policière dans les jours qui viennent. Samedi dernier, l'embrasement de Tottenham, un quartier du nord de Londres, avait donné le coup d'envoi des émeutes.
   Une manifestation de l'English Defence League (EDL), un mouvement d'extrême droite, a également été interdite à Telford, près de Birmingham. Et le match de la 1ère journée du Championnat d'Angleterre entre Tottenham et Everton samedi après-midi a été reporté à la demande de la police. Les neuf autres matches sont en revanche maintenus.
   Ce reflux des violences offre un répit salutaire à David Cameron qui, après un retour tardif de vacances, tient depuis trois jours un discours très ferme à l'égard des émeutiers, multipliant les annonces de mesures répressives: pouvoirs accrus aux forces de l'ordre, renforts massifs de police, recours autorisé aux canons à eau. Il n'a pas exclu non plus de faire appel à l'armée.

De quoi satisfaire son électorat conservateur.
  

Certains voudraient aller plus loin: une pétition en ligne demandant que les émeutiers perdent leurs droits aux allocations a déjà recueilli 160.000 signatures, dépassant le seuil requis pour que le Parlement puisse se saisir du sujet.
   Allant dans le même sens, M. Cameron estimé que les fauteurs de troubles impliqués dans les émeutes devaient être exclus du logement social.
   "Pendant longtemps, nous avons adopté une attitude trop molle envers les personnes qui pillent leurs communautés. Si vous faites ça, vous devriez perdre vos droits à un logement subventionné", a-t-il déclaré.
   M. Cameron s'en est pris également jeudi aux méthodes de la police, visiblement dépassée au début des émeutes, mais ses propos n'ont toutefois pas été du goût de certains officiers, déclenchant un début de polémique.
   "Au départ, la police a beaucoup trop traité la situation comme s'il s'agissait juste d'une question d'ordre public, alors qu'il s'agissait de criminalité", a estimé le Premier ministre. Il y avait "trop peu d'hommes dans les rues", a-t-il critiqué.
   "Ce sont toujours ceux qui ne sont pas sur place qui se permettent des commentaires", a rétorqué l'actuel patron de Scotland Yard, Tim Godwin.
   "La réponse plus robuste (aux émeutes à partir de mardi) n'est pas liée à une intervention politique. Elle est juste fonction du nombre d'hommes disponibles", a renchéri un autre haut responsable de la police, Hugh Orde.
   Face aux déclarations musclées du chef du gouvernement, qui ne voit dans les émeutes ni de la "politique" ni des "manifestations", "mais du vol", l'opposition tente d'ouvrir le débat sur les causes très "complexes" de ces troubles, les pires en Grande-Bretagne depuis plusieurs décennies.
   "Il faut éviter les réponses simplistes", a assuré le chef des travaillistes Ed Miliband. "Est-ce culturel, est-ce lié à la pauvreté... C'est probablement les deux".

L’Iran convoque le chargé d’affaires britannique

Le ministère des affaires étrangères iranien a convoqué le chargé d’affaires britannique pour lui faire part de l’inquiétude de Téhéran pour les mesures répressives adoptées à l’encontre des manifestants, a rapporté l’agence de presse iranienne Mehr.
Le directeur du premier département pour l’Europe de l’ouest au sein du ministère iranien a réclamé au gouvernement britannique de répondre aux revendications et aux ambitions des manifestants.
Le chargé d’affaires iranien à Londres a été chargé de transmettre aux responsables britanniques la préoccupation de la république islamique d’Iran à l’encontre de la violence avec laquelle sont traités les contestataires.