l’Otan s’implique. Al-Nosra est donc le nouveau favori des puissances hostiles à la Syrie
Les unités de l’armée syrienne en opération à l’extrême nord du gouvernorat (province) de Lattaquié rapportent que les forces armées turques (TSK) ont non seulement intensifié le brouillage permanent des communications civiles et militaires mais utilisent de nouveaux procédés tels que des Lasers aveuglants et des armes à énergie dirigée (Directed-Energy Weapons) dans au moins trois secteurs frontaliers où se déroulent de très violents combats pour le contrôle de points stratégiques.
L’usage d’armes à micro-ondes par les militaires turcs laisse supposer une aide logistique importante de pays majeurs de l’Otan dont la Turquie est membre. L’un des systèmes de communication et de contrôle utilisé par les conseillers militaires iraniens soutenant l’armée syrienne sur le terrain aurait été rendu inopérant près des frontières turques.
Des combattants du Front Islamique Turkmène soutenu par des milices paramilitaires ultranationalistes turques, le Front El-Nosra et de l’Armée de la Conquête dont l’Armée Syrienne Libre dans sa nouvelle mouture fait partie, tentent de s’opposer coûte que coûte à l’avancée des forces gouvernementales syriennes vers la frontière turque.
Des groupes ultranationalistes turcs comme ceux des « Loups Gris » combattent aux côtés des rebelles en Syrie pour « défendre l’intégrité territoriale » de la Turquie. En réalité, la littérature de ces groupes fait ouvertement référence à Antioche (Antakya) et la province du Hatay (l’ancien Sandjak d’Alexandrette) où résident majoritairement des Arabes Alaouites, favorables au président syrien Bachar Al-Assad.
Les motivations de la mafia turque (une trentaine de familles) semblent plus prosaïques: la campagne aérienne russe en Syrie septentrionale a gravement mis à mal les intérêts financiers de plusieurs familles oligarchiques contrôlant l’économie turque. D’après plusieurs sources, entre 1100 et 1300 camions-citernes affrétés ou appartenant à la mafia turque pour le transport de pétrole brut d’Irak et de Syrie vers des ports turcs ont été détruits par les bombes russes.
Le Front al-Nosra, l’organisation terroriste la plus soutenue par Israël, un des belligérants du conflit (les médias dominants éludent cet aspect de la guerre en Syrie en présentant le conflit suivant une grille de lecture simpliste) vient désormais de bénéficier du soutien d’Ashton Carter, Secrétaire d’Etat US à la Défense. Ce réajustement majeur est derrière la volte-face de Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères sur la possibilité d’accepter la participation de l’armée syrienne aux efforts internationaux visant officiellement à détruire Daesh.
Al-Nosra est donc le nouveau favori des puissances hostiles à la Syrie. En d’autres termes Al-Qaïda. Un outil peut-il en chasser un autre?
Il suffit au demeurant de jeter un coup d’œil à quelques armes récupérées par l’armée syrienne à l’issue de combats avec cette organisation ultra-radicale pour se convaincre qu’il ne s’agit point d’un mouvement islamiste « révolutionnaire » comme les autres et encore moins modéré:
Raytheon TOW (missiles antichars de fabrication US);
Accuracy International Arctic Warfare L96/A1 (fusil de précision britannique de calibre 7,62X51 mm, portée effective: jusqu’à 800 m);
Istiglal Ist 14.5 X114 mm (fusil anti-matériel), origine: Azerbaidjan, en dotation au sein de l’armée turque;
Steyr AUG A1 (fusil d’assaut autrichien), usage limité aux unités d’élite d’AL-Nosra, probablement fourni par l’Arabie Saoudite;
Famas F-1 (fusil d’assaut français), quantité limitée, exemplaires distribués aux chefs de groupes de certaines factions;
Steyr Scout;
Fusil mitrailleur FN Minimi M-249 (Via l’Irak)
On est bien loin de l’AK-47 des pauvres mouvements révolutionnaires des années 60/70.
Source : Strategica