Les forces yéménites ont imposé de nouvelles règles de jeu dans les territoires saoudiens frontaliers.
En dépit du décalage dans les armements entre les deux armées saoudiennes et yéménites, la dernière a réussi à imposer de nouvelles règles de jeu dans les territoires saoudiens frontaliers. L’armée yéménite et les forces populaires d’Ansarullah s’approchent de plus en plus de la conquête de la ville saoudienne de Najrane.
Le porte-parole de l’armée yéménite, le général Charaf Loqman, a affirmé au site d’AlManar que "les forces yéménites encerclent actuellement les villes saoudiennes de Jizane et Najrane, et attendent la décision politique pour les envahir".
Après la progression de l'armée et des forces populaires d'Ansarullah vers Jizane, Assir et le contrôle des villes stratégiques de Khoba et Rabou’a, la restitution de la ville de Najrane, qui faisait il y a trois décennies partie du Yémen, aura un grand impact sur l’évolution de la guerre saoudo-US contre le Yémen. Ryad évoque désormais le retrait des forces yéménites de ses territoires en échange d’un cessez-le-feu, alors qu'il réclamait avant le retrait d'Ansarullah des villes yéménites.
Mardi soir, les forces yéménites ont intensifié leurs bombardements contre plusieurs bases militaires de Najrane, dont le site AlMekyal. La chaine yéménite AlMassirah a fait état de plusieurs soldats saoudiens tués suite à ces attaques.
Ryad adopte la politique du black-out total sur les développements au sud de l’Arabie. Plusieurs écoles et universités saoudiennes ont annoncé la suspension des cours « pour préserver la vie des étudiants », sans fournir de détails.
Il est à noter que les forces yéménites ont progressé ces derniers jours vers Najrane, en prenant le contrôle de 3 bases militaires sur le mont Al-Chorfa, donnant sur la ville de Najrane, malgré les frappes saoudiennes intensives en soutien à leurs soldats.
Plus de 10 blindés saoudiens ont été détruits et plusieurs autres ont fui la position Al-Chorfa, au cours de sa conquête par les combattants yéménites, ont affirmé des sources militaires citées par le quotidien libanais AlAkhbar.
L'ONU dénonce le bombardement saoudien d'un hôpital de MSF au Yémen
Sur un autre plan, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné mercredi des raids aériens de la coalition menée par l'Arabie saoudite contre une "clinique mobile" gérée par Médecins sans frontières à Taëz, au sud ouest du Yémen.
Selon MSF, ce bombardement mené mercredi a fait sept blessés et détruit la clinique, précise le communiqué de l'ONU; cité par l'AFP.
M. Ban, cité par son porte-parole, "souligne que les installations médicales et le personnel médical sont explicitement protégés par les lois humanitaires internationales".
M. Ban "demande une enquête impartiale, efficace et rapide sur cet incident".
M. Ban avait déjà condamné un incident similaire survenu au Yémen le 27 octobre lorsqu'un hôpital de MSF avait été bombardé par l’Arabie dans la province de Saada (nord).
M. Ban "rappelle à toutes les parties la nécessité impérative de respecter leurs obligations au regard des lois humanitaires internationales de prévenir les attaques contre les civils et les infrastructures civiles".
Plus de 6000 yéménites ont été tués depuis 26 mars, début de l’agression saoudo-US contre le Yémen.